Le Pandora projette trois films… sans public

Mercredi 17 mars, le cinéma associatif a organisé plusieurs projections sans public pour « marquer l’anniversaire du premier confinement ». Il écoulait également son stock de bières.

Portes d’entrées grandes ouvertes, enseigne lumineuse allumée et musiques de film qui résonnent dans le hall, malgré les apparences, les salles du Pandora sont restées vides ce mercredi 17 mars.

En début d’après-midi, l’équipe du cinéma associatif, fermé depuis près de huit mois, a symboliquement organisé plusieurs projections sans public pour « marquer l’anniversaire du premier confinement ». Pour l’équipe de Pandora, c’était également l’occasion de revoir ses abonnés, venus en nombre pour les soutenir.

« Les nouvelles sanitaires ne nous encouragent pas à penser à une réouverture mais on se dit [qu’]au contraire, on va plutôt vers des annonces de fermetures », regrette Joëlle Mailly, cogérante de l’association, sur le parvis du cinéma, devant une ­trentaine de personnes.

Le cinéma d’art et d’essai avait profité d’un court répit en rouvrant ses portes le 24 juin, pour finalement être contraint de baisser à nouveau le rideau au mois d’octobre. « L’été avait été dur au niveau fréquentation et puis c’est finalement quand il a fallu fermer qu’on sentait que ça repartait, raconte Nathalie Levasseur, la seconde cogérante. On n’a pas compris ce qu’il s’est passé en décembre, on avait tout prévu pour réouvrir le 17, et de l’autre côté on voyait les églises ou les grandes surfaces commerciales qui ­restaient ouvertes. »

Ce mercredi, pour l’équipe du cinéma c’était également l’occasion de revoir ses abonnés venus en nombre pour les soutenir.

Une incompréhension partagée par Ginette, l’une des habituées du Pandora, présente ce mercredi. « Je n’avais pas hésité à revenir quand le cinéma avait pu réouvrir, fait-elle remarquer. Aujourd’hui, c’est surtout l’impatience qui prime, le besoin de partager et de vivre le cinéma tous ensemble, de retrouver ces temps où l’on discute du film à la fin de la séance. »

Si de son côté l’association assure que les conditions d’accueil « sont maintenant optimales », elle appréhende cependant les restrictions auxquelles elle sera soumise au moment de reprendre son activité. « On sait que lorsqu’on va redémarrer ça va être dur, note Nathalie Levasseur. Il va falloir reprendre en charge les salaires, surtout que si on redémarre, à minima, avec la moitié voire même un tiers des places, et si on rajoute à cela un couvre-feu à 18 heures (le lendemain l’horaire passait à 19 h, Ndlr) ça va être très compliqué financièrement. »