« Depuis une semaine, je n’arrête pas de penser à cela ». Léontine, la doyenne magnanvilloise qui fêtera ses 94 ans en juillet, attendait la venue du Vaccybus le 31 mars à la salle polyvalente du complexe Firmin Riffaud, avec impatience. Elle a été annoncée le 23 mars sur Facebook par le maire, Michel Lebouc (DVG), qui précisait que le Vaccybus, affrété par le Département pour vacciner les plus de 75 ans, disposerait de 140 doses du vaccin Pfizer, dont 12 autres villes partenaires peuvent bénéficier. Le 29 mars, à la salle des fêtes de Conflans-Sainte-Honorine, une permanence vaccinale a, elle, ouvert pour les seniors de plus de 75 ans, les personnes de plus de 50 ans ayant des facteurs de comorbidité et à toutes celles ayant une pathologie à haut risque de forme grave de la maladie. Là aussi, le besoin de s’associer à d’autres villes s’est fait ressentir.
« On s’est rapidement associé à plusieurs Villes parce qu’on a bien conscience, quand même, en tant que maire qu’on ne peut pas avoir un centre de vaccination par ville. Je pense que c’est illusoire », déclare, le 29 mars, le maire conflanais, Laurent Brosse (DVD). Ce jour-là, 24 doses du vaccin Moderna ont été administrées aux Conflanais, Achérois, Andrésiens, Chantelouvais, et Maurecourtois et 400 vaccinations étaient prévues la première semaine.
Outre le fait de répartir les charges de travail entre les communes partenaires, l’édile conflanais ajoute sur le choix de s’associer à celles-ci : « Le canton c’est 65 000 habitants, plus Achères, on doit être autour de 85 000 habitants qui sont couverts, alors que Conflans seul c’est 36 000. Cela fait quand même beaucoup plus d’habitants qui sont couverts. »
Cet avis est visiblement partagé par la maire de Chanteloup-les-Vignes, Catherine Arenou (DVD), et l’édile EELV d’Andrésy, Lionel Wastl. « On était une commune trop petite pour pouvoir gérer cela tout seul donc, nous, ce qu’on souhaitait c’était vraiment une solidarité de territoire », affirme-t-il en précisant que 100 de ses administrés avaient déjà pu se faire vacciner à Poissy.
Selon lui, cette ouverture pensée dès janvier, permet également de répondre à la demande des administrés. « Cela fait quand même des semaines qu’on a une pression de plus en plus forte de notre population, de nos seniors […], lâche-t-il. On en était en ville à dire « mais que fait le maire ? » alors que je n’y étais pour rien. »
Cette remarque n’étonne absolument pas le représentant de l’ARS, présent le 29 mars et en charge de la cellule Covid-19 de l’ARS Île-de-France, Charles Chazouillères. « Ce qu’on a noté c’est qu’il y avait un élan global de toutes les communes des Yvelines […] à ouvrir un centre de vaccination. »
Cette demande est notamment celle de Michel Lebouc qui, depuis janvier, n’a toujours pas, sur sa commune d’environ 6 000 habitants, une permanence vaccinale alors que sa population est « la plus âgée de la communauté urbaine [avec] un quart de la population qui a plus de 75 ans ». Le maire, qui envisage notamment de baptiser la permanence vaccinale Chez Léonne, en référence au surnom de la doyenne Léontine, pense pourtant avoir toute la logistique nécessaire pour que cela soit une réussite.
« On aurait pu ouvrir plus de centres depuis le début de l’année, rétorque Charles Chazouillères. Néanmoins, on n’aurait pas pu les armer en vaccins. Cela n’aurait eu aucun sens. L’idée c’est que dès que les doses vont augmenter, là on ouvri[ra] des centres en accord avec la préfecture. » Michel Lebouc, qui espère que la réussite du Vaccybus appuiera sa demande, précise que l’ouverture de la permanence vaccinale serait accessible aux villes avec lesquelles il s’est associé et qui sont, entre autres, Guerville, Perdreauville et Rosny-sur-Seine.
« Dans le sud du Mantois, c’est 130 000 habitants. Je ne vois pas comment on pourrait répondre à l’ensemble des besoins de la vaccination du Mantois avec un seul centre à l’Agora [à Mantes-la-Jolie] », ajoute-t-il. Cependant, nulle raison pour le maire magnanvillois de venir concurrencer sa voisine. « On travaille ensemble, on n’est pas en concurrence », complète-t-il.
Pour le médecin généraliste conflanais, Nicolas Duriez, la création de nouveaux centres, indépendamment des villes dans lesquelles ils sont situés, est une bonne chose. « Il faut que les gens soient vaccinés pour qu’on puisse se débarrasser [du Covid-19] », conclut-il ce 29 mars.