La nouvelle est tombée en tout début de séance. Jeudi 8 avril, alors que le conseil municipal était réuni en visioconférence, pour débattre entre autres du budget primitif de la commune, l’équipe du maire a annoncé une augmentation « de 15 % » de la taxe sur le foncier bâti et non-bâti. De leur côté, les élus d’opposition dénoncent une situation financière « dégradée ».
« Après avoir réussi à faire 2,3 millions [d’euros] d’économies sur le premier mandat, pour ne pas à avoir à augmenter les impôts […], nous avons épuisé toutes les sources d’économies », justifie l’adjoint aux finances, Laurent Baivel, de cette hausse.
Pourtant, avant même que « la nécessité » de la majoration ne soit débattue, c’est dans un premier temps la véracité du pourcentage présenté qui a opposé majorité et opposition. En effet, cette dernière estime qu’elle augmente non pas de 15 % mais « de plus de 26 % ».
Et pour cause, les deux groupes ne s’appuient pas sur le même calcul. « L’augmentation est appliquée sur les taux fusionnés de la part communale [qui passe de 27,3 à 31,4 points, Ndlr] et de la part départementale [passant de 86,97 à 100,3 points, Ndlr] que la commune récupère en compensation de la suppression de la taxe d’habitation », explique Laurent Baivel.
Les élus de l’opposition, eux, analysent principalement l’évolution du taux communal. « Dans les faits, ce qui va compter pour les Vernolitains c’est que le taux de la commune va passer de 15,72 à 31,4 […] moi j’ai fait le calcul je vais payer 150 euros de plus par an », fustige Sandrine Bobée pour le groupe Vernouillet rassemblé qui a voté contre le budget et la hausse de la fiscalité.
Selon l’adjoint aux finances, l’augmentation de la fiscalité est « nécessaire pour équilibrer le budget, tout en maintenant un certain nombre d’investissements. Il est nécessaire au bon fonctionnement des bâtiments ». Parmi eux, la Ville prévoit, par exemple dans son budget 2021, une enveloppe de 250 000 euros pour créer une maison de santé en réhabilitant les préfabriqués situés dans l’ancienne école des Tilleuls.
« Il est urgent de freiner, voire de stopper les investissements, juge Sandrine Bobée. Nous ce qu’on recommande, c’est une année blanche, c’est-à-dire ne pas investir pendant un an, puis de reprendre raisonnablement les investissements dans la limite d’un million d’euros par an. »
En réponse, Laurent Baivel admet que la création de bâtiments engendre des frais de fonctionnement, mais souligne que ceux-ci ont été créés pour remplacer des bâtiments plus anciens et plus énergivores. « Par exemple, les tennis, le nouveau bâtiment va amener moins de frais puisque l’éclairage, c’est du LED, parce que les vestiaires, c’est du PVC et qu’en même temps, on a vendu les anciens, énumère l’adjoint. De même, quand on a créé l’école du centre-ville, c’était en remplacement de l’école des Tilleuls… »