Kill Him, l’Ange noir ou encore Kaput. Ce sont quelques-uns des 30 pseudonymes officiellement reconnus de l’écrivain Frédéric Dard (1921-2000). En plus d’une trentaine d’adaptations cinématographiques mais aussi théâtrales, d’une centaine de romans à son nom et de l’écriture d’environ « 200 à 300 contes et nouvelles », Frédéric Dard s’est principalement fait connaître du public, grâce aux 175 ouvrages San Antonio. Pour rendre hommage à l’écrivain, ayant vécu aux Mureaux et qui aurait fêté son centenaire en juin, le hall de la médiathèque accueille jusqu’au 30 avril une exposition en libre accès, aux horaires d’ouverture habituels. Certaines de ses œuvres, dont des éditions originales, sont présentées. Du fait des pseudonymes, certaines d’entre elles sont toujours actuellement découvertes.
« Quand il n’était pas content, il inventait des pseudonymes, déclare le membre de l’association Les amis de San Antonio, Éric Bouhier, pour justifier les découvertes constantes de nouvelles œuvres de l’auteur. C’est comme cela que les pseudonymes sont nés, c’était pour cacher son nom. Et San Antonio, tenez vous-bien, c’est un pseudonyme ! Le premier, Réglez-lui son compte, est sorti très vite et, vous pouvez regarder (l’édition originale est présente dans l’exposition, Ndlr), il n’y a pas son nom. »
Regrettant que la plupart des lecteurs considère les œuvres de San Antonio comme des lectures uniquement « très distrayantes », Éric Bouhier y voit plutôt une lecture philosophique, qu’il souhaite transmettre à travers l’exposition, en incitant le public à se plonger, après leur visite, dans les œuvres policières.
« [Dans] tous ces personnages excessifs et truculents, il y a des choses à prendre de l’âme humaine et de ce qu’il y a de meilleur, en tout cas ce qu’on imagine être le meilleur de l’âme humaine, et donc cela devient des livres philosophiques et humanistes », affirme-t-il en précisant que les San Antonio traitent également de sujets sérieux comme « l’amour, l’amitié » ou encore « l’action de l’homme sur l’environnement ».
Pour Josiane Gonny, qui a tapé à la machine les scénarios des oeuvres théâtrales et cinématographiques, l’exposition permet avant tout de se remémorer les souvenirs passés avec Frédéric Dard. « Il se mettait là [sur un coin de la table] et il corrigeait, il rebrodait avant de me le laisser », se remémore-t-elle avec émotion.