Street-art : une fresque habille le conservatoire à rayonnement départemental

L’événement s’inscrit dans le cadre de l’opération Graff ton équipement promouvant le street-art. Les deux artistes de Monkey Bird s’en félicitent.

Après le stade nautique l’an dernier, un nouvel équipement a désormais revêti une fresque d’art urbain grâce à l’opération Graff ton équipement portée depuis 2019 par la communauté urbaine. Il s’agit du conservatoire à rayonnement départemental. Alors qu’un communiqué d’août 2020 prévoyait l’habillement de cet équipement pour la fin de l’année dernière, le résultat final n’a été dévoilé que le 23 avril par les deux artistes de Monkey Bird, Edouard Egea et Louis Boidron.

« Il y a eu le Covid et il y a aussi eu le fait qu’on avait aussi pensé à mettre [la fresque] en extérieur mais, en fait, on a eu une discussion avec l’architecte qui n’y était pas favorable. Du coup, on a donc préféré prendre notre temps et faire cela correctement », explique l’édile mantais et président de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO), Raphaël Cognet (LR), du retard du projet.

Le désaccord avec l’architecte ne semble pas surprendre les deux artistes de Monkey bird. « Pour les architectes, cela peut être compliqué que quelque chose soit rajoutée à leur création », précise Louis Boidron.

Les deux artistes affirment comprendre et respecter de telles décisions. Pour Louis Boidron, les difficultés rencontrées pour habiller des murs extérieurs sont particulièrement vraies auprès des architectes des bâtiments de France. « Ne pas peindre sur un bâtiment qui est ancien et historique, c’est ok, ajoute Edouard Egea. Après, ne pas peindre sur un bâtiment récent qui est proche d’un bâtiment historique, c’est plus difficile à accepter car on peut très bien faire un visuel en fonction d’eux, qui va être cohérent avec l’environnement et qui va très bien s’intégrer. »

Louis Boidron nuance toutefois ce propos en affirmant que depuis qu’ils ont débuté leur carrière professionnelle en 2014-2015, ils ont noué de bonnes relations avec des personnes travaillant aux monuments historiques. « Il n’y a pas longtemps, on était en Hollande. Ils sont en train de restaurer l’église de Breda et donc ils ont mis des échafaudages et des clôtures de chantier. Ce n’est pas très joli donc ils ont appelé des artistes pour que cela soit joli. Ça c’est une très belle manière de travailler avec un monument ­historique », prend l’artiste en guise d’exemple.

Raphaël Cognet se félicite en tout cas du résultat obtenu au conservatoire à rayonnement départemental. « Le résultat, je trouve est à la hauteur de nos espérances, c’est-à-dire que c’est du street-art mais ce n’est pas du street-art dans le sens où les gens se l’imaginent [avec des graffitis sur les voies ferrées ou les wagons]. C’est vraiment quelque chose de classe, j’ai presque envie d’employer le mot distingué qui respecte l’identité du lieu, tout en ayant une fonction allégorique », se réjouit-il en regardant notamment les deux singes habillés de vêtements semblant garder la porte d’un monument situé ­derrière eux.

Le coût de cette fresque est, selon le président de la communauté urbaine, de « 40 000 euros ». Pour continuer à promouvoir l’art urbain, Raphaël Cognet est favorable à la création de nouvelles fresques sur d’autres établissements. « Pour l’instant, il n’y a pas d’équipement identifié comme étant le prochain mais, oui, effectivement, on y réfléchit car l’idée n’est pas de faire cela partout mais partout où cela nous semble utile », conclut-il.