Flyball : un sport canin qui se joue en équipe

Il s’agit d’un relais dans lequel les chiens franchissent le plus vite possible et sans faire de fautes quatre haies, et attrapent une balle envoyée depuis un lanceur mécanique.

Samedi 5 juin durant l’après-midi. Au club canin de Rosny-sur-Seine, sous les encouragements de leurs maîtres, des chiens s’élancent à pleine vitesse, les uns après les autres, en direction de quatre haies étroites qu’ils franchissent sans peine avant d’attraper une balle fixée sur un lanceur installé, lui, sur un plan incliné, se retourner et repartir en sautant à nouveau les obstacles vers le point de départ sans lâcher la balle. Cet entraînement illustre parfaitement ce qu’est le flyball.

« Le flyball ce n’est pas du tout un sport individuel contrairement à l’agility. C’est vraiment un sport collectif de deux, trois ou quatre chiens », affirme la responsable de la discipline au club canin rosnéen, Viviane Tessier, qui est également déléguée territoriale de flyball et de frisbee pour l’Île-de-France.

La compétition, le club canin de Rosny-sur-Seine, la connaît particulièrement bien. « On a été champion de France en 2018 et 2019. En 2020 il n’y a pas eu de compétitions [et] 2021 ce n’est pas encore fait. On a été champion du monde, division 3, en 2018 […] et on a eu à cette occasion le record de France de vitesse également. C’était la toute première coupe du monde », se félicite Viviane Tessier du palmarès du club, en précisant que le record détenu par le club est de « 17,01 [secondes] (sur des parcours de plus de 30 mètres, Ndlr) ». Pour ces compétitions, le club rosnéen s’associe à celui de Sceaux (Hauts-de-Seine).

Le trésorier du club rosnéen, Alexandre Catalan, a notamment participé à ces compétitions. « Par rapport aux autres [sports canins], c’est de l’équipe avant tout. Ce n’est pas juste le maître et le chien et ça je trouve que ça change tout […]. Il y a le côté humain, équipe », déclare-t-il alors qu’il entraîne son malinois de six ans, Cybel, et dont la complicité avec son chien est évidente.

D’ailleurs, la complicité avec le maître est indispensable pour réussir un parcours de flyball puisque le chien doit avoir envie de revenir vers son maître. « Il faut qu’il aime un minimum la balle quand même et, d’autre part, il faut qu’il ait envie de ramener la balle à son maître ce qui n’est pas toujours évident », ajoute Viviane Tessier en précisant que, si théoriquement le flyball est ouvert à tous les chiens, il n’est pas conseillé d’en faire avec des chiens de très grande taille comme, par exemple, les dogues allemands car « morphologiquement ce n’est pas bon pour eux ». « Par contre, on retrouve essentiellement des borders collies, pour leur vitesse, du shetland, du berger australien, du malinois […] », ­complète-t-elle.

Pour gagner du temps, le chien apprend à poser ses quatre pattes sur le plan incliné pour s’élancer et repartir.

Les tailles d’obstacles, elles, sont adaptées à la hauteur du plus petit chien de l’équipe. « Quand on fait sauter un petit chien avec un chien plus grand, c’est le petit chien qui va déterminer la hauteur. Il n’y aurait pas le temps de remettre à niveau. C’est un choix tactique, il y a des équipes qui prennent un petit chien pour faire baisser la hauteur des haies pour que les plus grands aillent encore plus vite », explique Viviane Tessier.

Bien qu’en flyball, le chien est le partenaire qui fournit le plus d’efforts physiques, la responsable de la discipline du club rosnéen insiste sur le fait que le maître ne reste pas pour autant inactif. « On dit toujours, je ne suis pas vraiment d’accord, qu’on n’a pas besoin de courir, que c’est accessible aux handicapés et aux personnes âgées. En loisirs, tout à fait. Une personne un peu handicapée [ou] qui ne court pas peut tout à fait faire du flyball. Dès lors qu’on intègre la compétition, il faut [en revanche] un minimum de mobilité pour pouvoir courir », déclare-t-elle en précisant que cela incite le chien à accélérer encore davantage pour retrouver son maître.

La vitesse à laquelle l’animal court doit également être particulièrement bien évaluée par le maître qui doit savoir précisément à quel moment lancer son chien sur le parcours et éviter qu’il croise celui qui revient. Une collision entre les deux animaux lancés à pleine vitesse pourrait effectivement les blesser.

Viviane Tessier insiste également sur le fait que le flyball doit rester un jeu pour le chien. Sur ce point, elle est en accord avec la propriétaire de Romy, une chienne border collie de un an, venue le 5 juin se familiariser avec la planche inclinée sur laquelle le chien doit apprendre à poser ses quatre pattes pour s’élancer et repartir. « J’essaye de trouver un maximum d’activités », affirme la propriétaire qui sait que son chien a besoin d’énormément d’exercice physique pour se ­défouler.

Pour les personnes souhaitant découvrir le flyball, une compétition est prévue au club canin de Rosny-sur-Seine le 27 juin en matinée, aux alentours de 9 h. En fonction du nombre de chiens, elle pourrait être amenée à se prolonger en après-midi.