Imbroglio autour de la gestion des parkings souterrains

Un conseil municipal extraordinaire s’est tenu ce lundi 31 mai. L’ancien délégataire des parkings souterrains s’est basé sur la diffusion par un opposant de documents confidentiels pour intenter un recours, avant d’être débouté.

L’ambiance était tendue ce lundi 31 mai en salle du conseil municipal. À 16 h, un conseil municipal exceptionnel s’est déroulé, comprenant seulement deux délibérations concernant la gestion des parkings souterrains en centre-ville par Indigo. Alors que la délégation de service public arrivait à son terme, le conseil municipal s’était prononcé le 19 avril dernier pour choisir un nouveau gestionnaire, la société Interparking, au détriment d’Indigo, arguant de conditions tarifaires plus ­avantageuses (voir encadré).

Cependant, Indigo a contesté cette décision devant le tribunal administratif de Versailles. Le délégataire déclarait avoir eu accès aux données de tous ses concurrents, données jugées confidentielles car présentées en commission idoine. Mais c’est plutôt la façon d’obtenir ces données qui a provoqué l’ire du maire Raphaël Cognet (LR) et de son adjoint à la voirie Jean-Luc Santini (LR) : les documents avaient été mis en ligne sur le blog du conseiller municipal d’opposition communiste Marc Jammet. Pour sa défense, l’opposant a plaidé la bonne foi, arguant d’une volonté de « transparence » auprès des administrés et que le caractère confidentiel des documents n’avait pas été ­explicitement précisé.

Du fait du référé pré-contractuel intenté par Indigo, le changement de délégataire interviendra au plus tard le 3 août, la délégation actuelle ayant été prolongée de deux mois (mais la convention avec Interparking a été signée ce vendredi 4 juin, Ndlr). « Le référé pré-contractuel nous empêchait de signer le contrat avec Interparking, donc on était obligés d’attendre la décision du juge pour signer et donc enclencher tout le processus de reprise du parking », détaille de la situation Jean-Luc Santini. L’adjoint expliquera avoir appris un peu plus tôt dans la journée que le recours a été débouté. « Indigo a été condamné à nous verser 5 000 euros et 5 000 euros à la communauté ­urbaine », poursuit-il.

Jean-Luc Santini (LR), adjoint à la voirie, expliquera avoir appris un peu plus tôt dans la journée que le recours a été débouté. « Indigo a été condamné à nous verser 5 000 euros et 5 000 euros à la communauté urbaine », poursuit-il.

« Les élus comme monsieur Jammet, qui comme moi, sont élus depuis un certain temps, on a toujours su que ces données étaient confidentielles, tance-t-il. Ce n’est pas une délégation simple, ce n’est pas une délibération simple du conseil municipal, c’est des documents qui sont sous le coup du secret de l’industrie et du commerce donc c’est totalement interdit de les divulguer. » Et l’adjoint de rappeler qu’un courrier en ce sens avait été envoyé par Raphaël Cognet, en tant que président de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise.

« Oui, ça figure sur mon blog, et ça figure dans des documents qui s’appellent je ne sais plus quoi, commission de services publics, assume Marc Jammet. Je dois dire que ces informations ont été envoyées juste avant un conseil municipal. […] Vous l’avez envoyé aux élus sans aucune mention, chaque fois bien évidemment qu’il en est fait mention que ce n’est pas communicable, […] on s’est toujours conformés à la loi, même si on la vérifie. […] Ce que j’ai fait c’est communiquer à l’ensemble des citoyens ce qu’il s’était également passé. »

Il dénonce de la part de la majorité, une volonté de « faire le buzz », le recours ayant été rejeté. « Tout ça ressemble fortement à un procès d’intentions monté de toutes pièces à quelques jours du premier tour des élections départementales », insinue-t-il, provoquant un rire ironique de la part de l’édile. « C’est ou bien une volonté de nuire, ou bien de l’amateurisme, mais dans les deux cas ça vous disqualifie complètement dans toutes les leçons de morales que vous donnez à longueur de temps », rétorque pour sa part l’édile.

La convention avec Interparking signée ce 4 juin

Malgré ces rebondissements, le maire Raphaël Cognet s’est montré satisfait ce vendredi 4 juin, lors de la signature avec le nouveau délégataire. « Le sujet c’est l’attractivité du centre-ville et donc, du coup, ce qu’on veut, c’est que ce soit un outil au service de notre centre-ville, explique-t-il. […] Nous notre boulot c’est d’organiser un centre-ville agréable et qu’ensuite à côté de ce centre-ville agréable, en termes d’espaces publics, on ait des solutions pratiques et là honnêtement on va franchir un cap important en termes de simplicité, de visibilité et d’explication. »

Parmi les offres proposées par Interparking, se trouvent notamment 50 % de remise sur le tarif actuel, ou encore la gratuité du stationnement en ouvrage et en enclos tous les soirs de 18 h 30 à 8 h, jusqu’à la fin 2021. À partir du 1er janvier, une carte de fidélité, la P.Card permettra de bénéficier de 30 % de remise sur le tarif horaire et le stationnement sera gratuit trois heures de 19 h à 22 h tous les vendredis et samedis. « Sortir le soir et payer du stationnement c’est pas toujours bien perçu, c’est même souvent mal perçu », note Marc Grasset directeur général délégué d’Interparking de ce changement.