« Je me pose un peu en agent facilitateur »

Sénatrice des Yvelines, présente en dernière position sur la liste de Valérie Pécresse, également soutien actif de la majorité départementale de Pierre Bédier, Sophie Primas détaille son rôle dans cette campagne.

Vous êtes en dernière position sur la liste de Valérie Pécresse (Libres!), pourquoi avoir choisi de prendre part plus activement à cette ­campagne ?

La position qui est la mienne me permet d’acter symboliquement mon soutien personnel mais aussi le soutien de l’équipe réunie autour de Gérard Larcher (LR) […]. C’est un moyen aussi, au-delà de la présidence de Gérard Larcher du comité de soutien au niveau national, de marquer localement l’importance qu’on accorde à la réélection de ­Valérie Pécresse pour notre Région. […]

Et puis c’est aussi un signal plus territorial dans le Grand Ouest des Yvelines, pour me permettre aussi de dire quelle est l’importance de la Région et comment dans ce dernier mandat, Valérie Pécresse a su rééquilibrer les investissements à destination des collectivités territoriales, aussi vers l’Ouest, aussi vers les Yvelines, et beaucoup vers les collectivités très rurales qui composent le Grand Ouest des Yvelines.

Quel est votre rôle dans cette campagne auprès des collectivités et des citoyens ?

Le message c’est aussi éloigné de Paris que l’on soit dans cette région parisienne, on est traité avec équité et intérêt, jusqu’aux portes de l’Île-de-France […]. Par nature quand on est sénateur, on est au service des collectivités territoriales. Donc moi, […] la rencontre avec les collectivités territoriales et singulièrement dans l’arrondissement de Mantes […] consiste à venir à l’assistance des communes et consiste à faire le lien avec la Région […] et le Département […], mais aussi avec la communauté urbaine […]. En tant que sénateur je me pose un peu en agent facilitateur de tous ces interlocuteurs. […] Je pense que ce trio […] est très puissant dans le soutien aux collectivités et je pense qu’il faut le faire perdurer.

Les citoyens, c’est difficile de les accrocher à ces élections régionale et départementale, parce que souvent pour eux ce sont des collectivités dont ils bénéficient beaucoup des effets et des actions, mais dont ils ne perçoivent pas toujours l’importance. Mon rôle aussi, auprès de la population, c’est avec chacune des collectivités, dire voilà ce qu’on fait concrètement chez vous […]. Je pense que le soutien qui a été porté particulièrement pendant la crise du Covid, à la fois au travers des masques, auprès de l’assistance aux commerçants, […] a été visible dans la vie quotidienne, c’est ça qu’il faut réussir à bien faire comprendre. […]

La concomitance de ces deux scrutins ne risque-t-elle pas d’entretenir la confusion ?

C’est très difficile, parce que la période dans laquelle nous sommes, qui est une période de libération après l’enfermement lié au Covid, c’est vrai que les Français ont autre chose en tête […], c’est un peu difficile de les raccrocher à une période électorale. […] Singulièrement en Région parisienne, nous nous étions beaucoup battus avec Gérard Larcher pour qu’on garde les dates choisies, les 13 et 20 juin, je trouve que le 27 juin, les gens sont déjà en vacances […].

Le fait qu’il y ait deux élections, je vous confirme que les gens sont complètement perdus. […] Dès que vous discutez avec des gens, des habitants qui ne sont pas trempés matin et soir dans la politique, il y a toujours une confusion entre les cantonales et les départementales (le nom a changé lors du scrutin de 2015, Ndlr) […]. C’est vrai que les gens nous disent mais on ne comprend pas, monsieur Richard se présente contre Valérie Pécresse, alors il faut bien expliquer que non ce n’est pas le même niveau.

Il y a eu une stratégie de la majorité départementale de s’allier avec des élus Modem et LREM, ce qui a fait grincer des dents. En tant que secrétaire départementale de la fédération LR, comment avez-vous analysé cette démarche ?

On a toujours été dans une logique de rassemblement, ce n’est pas un secret, pour aucun candidat quel qu’il soit, et de quelque mouvement politique dont il est [issu] que Pierre Bédier (LR) est le président Les Républicains des Yvelines, il ne s’en est jamais caché […], il n’y a pas d’ambiguïté sur la personnalité et l’orientation politique de Pierre Bédier. Ensuite, il mène une politique, cette politique elle convient à un certain nombre d’hommes et de femmes qui sont dans ce département et qui en voient les bénéfices, sobriété du financement du Département et de son fonctionnement, et innovation et investissement massif pour le développement économique, l’aménagement du territoire. C’est ce projet qui est fédérateur.

Il y a eu quelques grincements de dents d’adhérents qui auraient voulu dans cette période politique qui s’ouvre et qui est très importante, que ce soit un pur jus Les Républicains. Mais ça n’a jamais été ça les Yvelines, jamais, parce que c’est un patchwork politique assez différent, où Les Républicains ont des points de force, où les centristes ont des points de force, et où il existe une politique extrêmement marquée du président Bédier. Et tout ce cocktail là fait qu’on a une équipe diverse, mais qui sert une politique qui est celle du président Bédier […]. On vient à lui si je puis dire, en sachant qui il est.

Vous êtes en charge plus particulièrement de la 9e circonscription (Aubergenville, Bonnières-sur-Seine, Les Mureaux et Limay), comment voyez-vous ces candidatures et cette campagne ?

Je suis en appui de ces conseillers départementaux, il y a beaucoup de maires, puisqu’on considère nous que le cumul des mandats est une bonne chose, parce que quand on a les mains dans le cambouis, on sait comment ça fonctionne […]. Et puis après on a effectivement des gens qui sont experts de par leur expérience et leur origine, je pense à Pauline [Winocour-Lefebvre] notamment qui sur la ruralité est reconnue comme étant experte de ces sujets-là au Département et donc il faut capitaliser sur cette expérience […].

Et puis on a un candidat un peu atypique dans la 9e circonscription qui est Patrick Stefanini, […] il est sur un rôle qui est nouveau pour lui, il a dirigé des campagnes, il a été préfet, mais il n’a jamais été lui-même dans le bain. Ça le passionne, […] il y retrouve un petit goût de ses mandats de préfets, il retrouve du terrain et il a cette grande qualité de faire le lien parfait entre Département et Région (il a été directeur de la Région, Ndlr). Il représente un atout considérable pour ce territoire très rural qu’est le canton de ­Bonnières […].

Je suis frappée et je parlerai du canton de Bonnières, on voit bien que la campagne se tient avec Patrick Stefanini qui va au-devant des commerçants, des habitants, sur les marchés, qui rencontre beaucoup d’élus, de professionnels, qui s’investit dans le tissu local, politique etc. et donc fait des propositions […]. Je trouve qu’à côté il y a une grande pauvreté des propositions locales, […] on reste sur des enjeux nationaux et particulièrement avec le RN […]. Mais il faut que les électeurs comprennent que cette stratégie ­nationale ­n’apporte rien au canton.

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