Sans médecins, l’unité de pédopsychiatrie en danger

L’unité de pédopsychiatrie du centre hospitalier intercommunal de Meulan-Les Mureaux fermera « temporairement » ses portes à partir du 1er octobre. L’extinction définitive du service est redoutée.

À partir du vendredi 1er octobre, Les Alizés, l’unité de pédopsychiatrie du centre hospitalier intercommunal de Meulan-Les Mureaux (CHIMM), fermera « temporairement » ses portes, comme l’a révélé le quotidien Le Parisien. Sans candidats pour remplacer les deux médecins pédopsychiatres du service, la menace d’une fermeture définitive plane sur le personnel hospitalier et leurs jeunes patients qui devront être affectés à un nouveau lieu de soin d’ici une semaine.

C’est d’ailleurs le point le plus préoccupant puisque Les Alizés est la seule structure spécifique du groupement hospitalier de territoire (GHT) Yvelines Nord. Situé sur le site de Bécheville, le service muriautin dispose de neuf lits pour accueillir ces jeunes âgés de 12 à 18 ans et résidant dans un vaste secteur de 130 communes allant de Poissy jusqu’au Mantois.

« C’est dramatique ce qu’il se passe pour nos jeunes », souffle une infirmière de l’unité le 15 septembre, jour des dernières admissions. Cette dernière craint que les places manquent dans les autres structures pour accueillir l’ensemble des patients. « On a un taux d’occupation annuel de 77 % et depuis la fin d’année dernière, on était au complet, on avait une liste d’attente de sept, dix patients qui attendaient pour être ­hospitalisés chez nous », souligne-t-elle.

Située sur le site de Bécheville, l’unité Les Alizés dispose de neuf lits pour accueillir des jeunes âgés de 12 à 18 ans et résidant dans un vaste secteur allant de Poissy jusqu’au Mantois.

Habituellement hospitalisés entre quelques semaines et plusieurs mois, ces adolescents sujets à des troubles du comportement, des psychoses ou encore des tendances suicidaires pourraient donc se retrouver rapidement sans solutions. « On a échangé avec les parents, ils sont complètement dépités ils ne savent pas comment ils vont gérer une potentielle nouvelle crise chez leurs enfants car même si d’autres structures pourront pallier un peu, elles ne pourront assurer toutes les demandes supplémentaires », ­témoigne une infirmière.

Si elle précise que l’unité des Alizés restera fermée « jusqu’à ce qu’une solution pérenne soit identifiée », la direction du Chimm cherche des solutions pour ­sécuriser la prise en soin de ces adolescents. Parmi les pistes étudiées, la direction évoque « le temps partagé de pédopsychiatres des autres hôpitaux du groupement, l’accueil des patients dans d’autres hôpitaux ou par les cliniques spécialisées en santé mentale du département et des départements voisins, la prise en charge ambulatoire, c’est-à-dire en ­journée, renforcée. »

Maire des Mureaux et membre du conseil de surveillance du Chimm, François Garay (DVG), dépeint lui une situation préoccupante à plus grande échelle. « Aujourd’hui, le problème n’est pas que la pédopsychiatrie : sur les structures hospitalières du GHT, on a plein de secteurs de santé qui sont à flux tendus […] il y a alerte rouge sur le nombre de praticiens par rapport à l’ensemble des besoins que nous avons, rapporte l’élu. Quand on dit fermeture provisoire, encore faut-il qu’on ait en face des praticiens pour le faire, le danger à terme pourrait être la ­fermeture [définitive]. »