Les salariés d’Equalis « écœurés » par le train de vie du directeur

Les salariés yvelinois d’Equalis se sont mobilisés le 7 octobre pour dénoncer, après les révélations de la presse, le salaire « indécent» du directeur général de l’association à but social.

Un scandale qui ne passe pas. Une vingtaine de personnes étaient mobilisées, jeudi 7 octobre, dans la commune pour dénoncer les revenus du directeur général de l’association Equalis en charge notamment de l’accompagnement des personnes en situation de grande précarité. Salariés yvelinois de l’association, membres de la fédération santé et action sociale de la CGT mais aussi bénéficiaires, se disent « indignés », du salaire « déraisonnable » et des avantages perçus par le dirigeant et récemment révélés par le Canard Enchaîné.

Dans son édition du mercredi 22 septembre, l’hebdomadaire a effectivement épinglé le train de vie luxueux d’Arthur Anane, le directeur général d’Equalis. Le Canard Enchaîné révèle ainsi « un salaire de 11 400 euros net par mois et une Audi Q7 de fonction ». Le dirigeant de l’association subventionnée par de l’argent public disposerait également, tous les mois, d’une aide au logement de 533 euros.

« Le contraste est terrible, c’est indécent, honteux », commente, devant l’ancien siège de l’association, Agir Combattre Réunir (ACR, qui a fusionné avec une autre association pour devenir Equalis, Ndlr), un salarié opérant sur le secteur de Conflans-Sainte-Honorine. Ce dernier dit se sentir « abusé » alors même qu’il accompagne quotidiennement des personnes en grande détresse sociale « avec très peu de moyens ».

Les salariés demandent la démission d’ Arthur Anane ainsi que celle de la présidente du conseil d’administration.

Il est d’ailleurs rejoint par une autre travailleuse sociale qui dénonce l’accueil proposé à certains bénéficiaires. « Il y a des appartements qui sont insalubres parce qu’Equalis ne paye pas ce qu’il devrait », tonne-t-elle. Sur la façade du local conflanais, les pancartes affichées demandent la démission d’ Arthur Anane ainsi que celle de la présidente du conseil d’administration.

« On est écœurés […] on ne comprend pas pourquoi le conseil d’administration donne toujours un soutien corps et âme au directeur général, qu’il trouve que c’est normal qu’il touche 200 000 euros [brut] par an alors que, nous, on galère avec des salaires de misère », explique un homme travaillant au centre d’hébergement d’urgence du 115. Au lendemain de la parution du journal satirique, le quotidien du soir, Le Monde, précisait ensuite qu’une enquête avait été ouverte par le parquet de Meaux pour « abus de confiance ». Dans les colonnes de La Marne, l’association a exprimé son soutien à Arthur Anane : « L’association conserve toute sa confiance au Directeur Général, au parcours et à l’expérience incontestables. »