Incendies, tirs de mortiers d’artifice, le lycée Jean Rostand sous tension

Le personnel enseignant a exercé, mercredi 1er décembre, son droit de retrait après les incidents qui sont survenus les deux jours précédents dans et aux abords de l’établissement.

Que se passe-t-il au lycée Jean Rostand ? C’est la question que beaucoup se posent après les nombreux incidents survenus la semaine dernière dans l’établissement mantais. Départs de feu, tirs de mortiers d’artifice, incendie d’une voiture pédagogique : les enseignants, qui déplorent un climat d’insécurité, ont exercé leur droit de retrait après les heurts. Les cours n’ont repris que le vendredi 3 décembre, après les interpellations de deux élèves par la police.

Lundi 29 novembre, le personnel a dû intervenir à deux reprises pour des départs de feu lancés par des lycéens dans l’enceinte de l’établissement. La situation a totalement dégénéré le lendemain matin lorsqu’une voiture, utilisée dans les ateliers professionnels, a été à son tour incendiée. Le feu, d’origine criminel selon une source policière, a pu être maîtrisé sans se propager. Dans la foulée, des élèves de l’établissement ont tiré des coups de mortiers d’artifice dans un couloir.

Après une réunion des professeurs vers 13 h 30, les élèves ont été évacués. « C’est là qu’il y a eu d’autres tirs [de mortiers d’artifice] devant les grilles, au milieu de tout le monde : ça criait de partout », raconte un élève en identifiant les auteurs comme « un petit groupe de deux ou trois personnes. » Du côté des enseignants, si un climat de tension se faisait ressentir depuis la rentrée des vacances de la Toussaint, personne ne s’explique cette soudaine poussée de violence.

« Ces derniers temps le contexte est anormalement difficile, assure Vincent Smith, délégué syndical de Sud Éducation, qui dénonce un manque de moyens humains et matériels. Ce n’est pas lié à des interactions avec des profs particulièrement, on a le sentiment qu’il y a quelque chose qui se passe qui ne nous appartient pas. »

Les motifs semblent également inconnus pour la plupart des élèves interrogés le vendredi avant le retour en classe. « Il n’y a pas de raison, ça a pété comme ça », juge un élève qui avait relayé un appel au blocus pour la matinée. Ce dernier n’a finalement pas eu lieu au vu de l’importante présence policière devant l’établissement. Les sacs des élèves ont également été fouillés à l’entrée.

Avant cela, deux lycéens suspectés d’être à l’origine des tirs d’artifices, ont été interpellés. Tous deux âgés de 15 ans, l’un a été reconnu sur des vidéos qui circulaient sur internet. « Il a reconnu avoir tiré au mortier et a dénoncé celui qui lui avait fourni l’artifice », rapporte une source policière des auditions menées.