« La route doit se réinventer. » Selon Arnaud Quemard, directeur général de la Société des autoroutes du Nord et de l’Est de la France (Sanef), ces changements passent notamment par des transformations aux péages. Comme l’indiquait La Gazette en janvier 2019, le projet de supprimer les barrières de péage sur les autoroutes 13 et 14 pour les remplacer par des portiques détectant le passage des véhicules n’est pas récent. Alors que la suppression des barrières de péage sur cet axe était prévue « à l’horizon 2021 », le groupe Sanef a annoncé, dans un communiqué de presse daté du 22 décembre, que les travaux « débuteront en 2022 ». La première mise en service est, elle, attendue pour « 2024 » et « l’achèvement des travaux en 2027 ». Le but est de fluidifier le trafic en permettant aux usagers de ne pas ralentir et s’arrêter aux péages.
« Le flux libre améliorera considérablement les conditions de circulation sur autoroute et permettra un trajet plus fluide et plus simple pour tous les usagers. Cette transformation sera source de gain de temps […], d’économies de carburant et de réduction des émissions de CO2 dans l’atmosphère », indique le communiqué. Sur ce dernier point, il insiste sur le fait que les économies en dioxyde de carbone représentent « environ 30 000 tonnes » soit l’équivalent de « 30 000 vols allers/retours Paris-New York ».
Ce projet de transformation des péages « réalisé à la demande de l’État, contribue [notamment] aux objectifs de décarbonatation des transports portés dans le plan France 2030 ». Son annonce n’est donc pas passée inaperçue à l’hôtel de Matignon. Le 22 décembre, dans un communiqué de presse, le premier ministre, Jean Castex (LREM), a affirmé que, « sur un trajet Paris-Caen (Calvados, Ndlr), cinq barrières de péage qui nécessitent chacune un arrêt seront supprimées ». Selon lui, cette mesure bénéficiera ainsi à « environ 270 000 usagers par jour ».
Pour ces derniers, les modalités de paiement des péages seront inchangées par rapport à celles décrites dans La Gazette en janvier 2019. La transformation des péages n’impactera ainsi pas les conducteurs de véhicules légers ou lourds disposant d’un badge de télépéage. « Il faut juste s’assurer que le badge est bien fixé sur le pare-brise à côté du rétroviseur pour une détection optimale », précise la Sanef dans son dossier de presse de décembre dernier.
Pour les autres conducteurs, il sera possible d’enregistrer en amont de leurs déplacements leurs plaques d’immatriculation via le site internet de l’application mobile de la Sanef pour un paiement automatique lors du passage aux péages. Les conducteurs pourront également régler la somme due dans les jours suivants leurs déplacements par internet et par téléphone. « L’avantage est de pouvoir régler tous ses passages d’un seul coup ! Par exemple, pour un trajet entre Paris et Deauville (Calvados), le client réglera en une seule fois contre quatre arrêts aux péages actuellement », explique la Sanef en ajoutant que « des points de paiement physiques seront également proposés sur et en dehors du réseau autoroutier ». Le coût total des travaux est estimé à environ « 120 millions d’euros ».