Les agents communaux révisent la laïcité avec les services de l’État

Cette formation, conduite par la préfecture, doit permettre aux fonctionnaires de résoudre les situations auxquelles ils peuvent être confrontés dans l’application de ce principe.

« Comment expliqueriez-vous la notion de laïcité à des enfants ? » Au centre social Les Résédas, dans le quartier du Parc, une dizaine de personnes se concerte pour tenter de définir cette notion fondatrice. Jeudi 9 décembre, ces agents et représentants d’associations de la Ville participaient à une formation sur la laïcité mise en place par la préfecture des Yvelines. Distillés sur tout le département, ces séminaires visent à leur apporter des outils notamment pour l’aborder avec les plus jeunes.

« Cela régit les règles du vivre ensemble […]. La laïcité garantit la liberté de pratiquer sa religion. » À voir les réponses données par les participants pour ce premier exercice, la séance semble partir sur de bonnes bases. Durant deux jours, enseignants, éducateurs, agents du service éducation et bénévoles étudieront la laïcité depuis son approche historique et juridique jusqu’à des mises en situation basées sur leur vécu avec le public.

« L’objectif c’est de permettre à des acteurs qui reçoivent du public de mieux appréhender le principe de laïcité, de mieux en percevoir la signification, explique Raphaël Sodini, le préfet délégué pour l’égalité des chances. À chaque fois on aborde le principe de laïcité en le regardant pour ce qu’il est et pas comme un terme polémique. Le but est de résoudre les difficultés du quotidien auxquelles ils peuvent être confrontés dans l’application de ce principe et de faire face éventuellement à des ­revendications ­religieuses. »

Durant deux jours, les fonctionnaires et bénévoles étudieront la laïcité depuis son approche historique et juridique jusqu’à des mises en situation basées sur leur vécu avec le public.

« C’est utile, ça nous donne des billes, estime le responsable du service jeunesse et sport qui encadre régulièrement des groupes de jeunes. Aujourd’hui j’entends certains dire que l’État est contre les musulmans, qu’on avantage les Juifs ou d’autres personnes, la formation nous donne un bagage pour expliquer les choses. » Créé en 2015, le déploiement de ces formations dans les Yvelines s’intensifie depuis plusieurs mois. Plus de 200 personnes ont été formées entre septembre et octobre, principalement dans des communes en politique de la Ville comme Mantes-la-Jolie, Les Mureaux ou Chanteloup-les-Vignes.

« Ce sont souvent des communes où la question du vivre ensemble se pose de manière plus aiguë et où les questions de la laïcité sont souvent plus présentes qu’ailleurs donc ça fait en tout plus d’une vingtaine de communes », précise le préfet qui a demandé aux maires de désigner des référents laïcité chargés d’animer avec des agents de l’État ces formations.