Depuis la réhabilitation, l’eau chaude peine à atteindre leurs logements

Dans ces bâtiments du quartier de la Coudraie, il faut faire couler plusieurs litres d’eau pour obtenir une eau à peine tiède. Le bailleur Seqens présentera plusieurs solutions durant le premier trimestre.

Leur patience est désormais à bout. Début octobre, l’association socio-culturelle et du logement de la Coudraie (ASCLC), par le biais d’un avocat, a mis en demeure le bailleur Seqens de réaliser des travaux pour améliorer l’accès à l’eau des locataires des appartements E,G,J et S. Depuis 2014 pour les bâtiments réhabilités et 2016 pour les bâtiments neufs, les locataires de ces appartements doivent faire couler l’eau plusieurs secondes, robinet à fond, pour espérer pouvoir obtenir de l’eau tiède plus rapidement. Contacté, le bailleur Seqens a indiqué que plusieurs solutions et études d’impact seraient proposées aux locataires dans le courant du premier trimestre 2022.

« On a privilégié l’amiable, c’est-à-dire qu’on est entré dans une démarche de concertation, ça fait huit ans, ça fait beaucoup, il y a eu des discussions, des propositions, rappelle Rhina Constable, présidente de l’ASCLC. Là où ça ne nous plaît plus c’est qu’on ne peut pas accepter d’avoir des travaux et d’un autre côté payer plus cher pour avoir de l’eau chaude, ça fait ­partie de ses responsabilités. »

Pour illustrer ses propos, Mohamed Bakali, vice-président de l’ASCLC et locataire du bâtiment S (un bâtiment neuf livré en 2016, Ndlr), ouvre le robinet de sa salle de bain. Il est environ 11 h 15 et l’eau est encore tiède. « Depuis ce matin on a ouvert quatre ou cinq fois. La première tirée le matin il faut jeter quatre ou cinq seaux comme ça d’eau froide et tiède, indique-t-il. […] On n’est que deux, on fait nos cinq ablutions quotidiennes, ça nous revient à une cinquantaine, une soixantaine de litres d’eau gaspillés par jour, qu’on paye au prix fort. »

L’association pointe notamment le changement de structure des réseaux effectué lors du chantier de rénovation urbaine. « Avant la réhabilitation […] la cuisine, elle était alimentée par un tuyau qui montait du sous-sol directement à la cuisine et pareil pour la salle de bain, indique Mohamed Bakali. Ils ont modifié, maintenant dans le [bâtiment] E vous avez l’eau qui monte à l’entrée, le parcours est plus long pour aller à la cuisine et la salle de bains, donc il y a une perte énorme dans les tuyaux. »

Concernant les bâtiments E et G, une réunion avait été organisée en mai 2016. Un chantier d’envergure avait été présenté aux sept locataires présents. « Ils avaient parlé de 400 percements, de casser les meubles des cuisines, des salles de bains, note Rhina Constable. Forcément les gens n’ont pas accepté. » De son côté, Seqens indique que « le problème est ancien », mais insiste sur le fait que les installations ont reçu un avis conforme pour leur fonctionnement. « Il y a une vraie conscience qu’il faut intervenir sur ce point », souligne-t-on chez Seqens. Concernant le bâtiment S, le bailleur dit ne pas avoir eu de remontées particulières des locataires. « En 2017 on leur a fait part des problématiques et en 2021 on a fait une pétition pour voir si les gens étaient toujours dans l’insatisfaction, c’est le cas », oppose Rhina Constable. Mais la présidente de l’ASCLC note toutefois que les nouveaux locataires ne sont pas forcément au fait du problème et ne peuvent donc le remonter.

En juin 2019, une architecte avait, en présence de l’ASCLC, envoyé un courrier au bailleur, demandant à revoir le réseau d’eau, et à installer une boucle d’eau chaude complémentaire par logement ou par ensemble de logements. « La chance qu’il y a c’est qu’entre 2016 et aujourd’hui, il y a de nouvelles solutions techniques qui sont apparues, note-t-on chez Seqens. […] Chaque solution quoi qu’il arrive présente des avantages et des inconvénients, après il y a aussi une différence de temps de travaux possible. » Ces pistes, qui concerneront tous les bâtiments du bailleur, seront présentées dans le courant du premier trimestre 2022 et inclueront notamment les études d’impact sur les charges locatives. « Que le bailleur nous fasse part de son projet technique, qu’il prenne en charge la totalité des travaux, ou alors qu’il revoit à la baisse le montant des charges, assène Rhina Constable. On ne peut pas tolérer ce genre de choses. »