Surcoût d’Eole : le tour de table des financements a commencé

Plusieurs réunions ont eu lieu durant le mois de janvier afin de jauger et réévaluer les participations des différents financeurs.

Les négociations concernant le financement du surcoût d’1,7 milliard d’euros du prolongement du RER E jusqu’à Mantes-la-Jolie ont débuté en ce mois de janvier entre les différents financeurs du projet Eole. Et elles s’annoncent ardues pour déterminer la part de chacun, sans pénaliser une nouvelle fois le calendrier. Une première réunion a été organisée avec le préfet de Région le mercredi 5 janvier dernier, en présence notamment des présidents des Départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine. Selon nos informations, il aurait été proposé de revoir les taux de participations des collectivités locales.

« On a convenu que les propositions de l’État étaient inacceptables », tranche le président du Département des Yvelines, Pierre Bédier (LR). « L’État en tant que tel, à travers le plan Etat-Région, la société du Grand Paris qui a apporté un milliard et SNCF Réseau, payait un peu moins de 60 % et les collectivités environ 40 %, rappelle-t-il. En gros, la proposition du préfet de Région c’est de faire l’inverse. Lui dit que le bloc Etat devrait être à 45 % et les collectivités à 55 %. »

Les deux Départements et la Région devraient adopter une position commune, avant d’ouvrir les négociations. « On dit d’abord il faut régler cette histoire de dépassements, […] et on veut savoir quelles en sont les responsabilités, détaille-t-il. Si c’est la responsabilité de SNCF Réseau, c’est la responsabilité SNCF Réseau et ce n’est pas aux collectivités de payer pour les responsabilités de SNCF Réseaux qui est donc une filiale de l’État. »

Car si entre Paris et les Hauts de Seine les infrastructures sont avancées, le tunnelier ayant bientôt fini de creuser à Nanterre, « si demain il fallait arrêter le chantier parce qu’il y a un blocage, c’est au détriment des Yvelines », note Pierre Bédier. Mais cette partie « n’est pas qu’indispensable à Eole, elle est aussi très utile pour tous les autres trains, abonde-t-il. Je ne voudrais pas que l’on se retrouve avec un report sous prétexte qu’on n’arriverait pas à mettre au point un protocole ­financier. »

« L’impression que ça donne c’est que si les acteurs sont de bonne volonté c’est qu’ils vont trouver un accord sur 640 millions (le montant du premier surcoût expertisé par Île-de-France mobilités, Ndlr) et le reste sera reporté après les échéances électorales, analyse Marc Pélissier, président de la Fédération nationale des transports en Île-de-France. Ce qui pour nous reste ­inquiétant puisqu’il n’y a pas de ­garantie. »