L’homme, qui avait menacé « d’égorger » le maire, jugé irresponsable

Interrogé sur ses nombreuses menaces de mort envoyées au maire pisciacais, Karl Olive, le prévenu a indiqué qu’il voulait prévenir l’édile d’une possible explosion atomique.

L’audience semble avoir confirmé le diagnostic psychiatrique. Ce jeudi 3 février, l’homme qui avait menacé de mort le maire pisciacais, Karl Olive (DVD), en décembre dernier, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Versailles. Devant les juges, ce dernier a expliqué qu’il avait tenté « d’attirer l’attention de l’édile » pour le prévenir d’une menace atomique imminente. Le tribunal a finalement conclu que l’homme de 35 ans, ne pouvait pas être tenu responsable de ses actes.

Ce Pisciacais s’était fait remarquer dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre, en rodant près du domicile de Karl Olive puis en l’attendant au petit matin devant la mairie pour « l’égorger ». Les mois précédents, le suspect, dont le visage était placardé en mairie, avait adressé plusieurs dizaines de mails en multipliant injures et menaces de mort envers l’élu. « Je vais te mettre une balle dans la tête », « Je vais te crever », « On verra quel refrain tu chanteras à la télévision quand on te fera danser en porte-jarretelles avec une grenade dégoupillée dans la gueule », rapporte notamment le juge des termes employés par le prévenu dans ses ­communications.

Interrogé sur ses velléités à l’encontre de Karl Olive, le prévenu indique qu’il ne s’agissait que d’une « satire » pour attirer l’attention de l’édile « qui a une ligne directe avec l’Élysée ». Il dépeint alors un scénario digne d’un block-buster. Le conseiller en patrimoine aurait reçu plusieurs courriers et appels d’anonymes l’informant de l’existence d’une base militaire secrète abritant des armes atomiques. « J’ai reçu les plans d’une base secrète près de Marseille avec des essais atomiques en sous-terrain […] j’ai constaté des phénomènes atmosphériques non identifiés, j’ai vu une étoile filante qui a fait un virage à 180 degrés », énumère-t-il avec aplomb.

Droit comme un piquet dans le box des accusés, le trentenaire à l’allure soignée s’empresse également de contester la contre-expertise psychiatrique commandée par le tribunal à l’issue de l’audience précédente. Car si le premier avis ne faisait pas état de contre-indication à une sanction pénale, le second, lui, a mis en avant un caractère « schizophrène et délirant » avec une abolition de son discernement. « Ma place est peut-être en prison mais pas en psychiatrie, l’expertise n’est qu’une opinion rien de plus, débite-t-il devant les juges. Si on m’envoie me faire torturer en psychiatrie, votre tribunal sera ­coupable d’un crime contre moi ! »

Soulignant que l’expertise psychiatrique n’avait pas relevé de dangerosité criminelle, l’un des deux critères indispensables pour ordonner l’hospitalisation forcée du prévenu, le ministère public n’a requis que des mesures de sûreté à son encontre.

« La seule chose qui importe à mon client c’est sa sécurité, c’est que monsieur ne soit plus là, plaide maître Arash Derambarsh, l’avocat de Karl Olive en demande que le prévenu soit « tenu le plus loin possible des élus locaux ». Sorti libre de l’audience, l’homme a été interdit de se rendre sur la commune de Poissy et d’entrer en contact avec son maire.