Alors qu’elle n’avait pas souhaité augmenter ses tarifs en pleine crise sanitaire, la Ville risque finalement de faire machine arrière. Lors du dernier conseil municipal, le 16 février, le maire a affiché son intention de réviser à la hausse les tarifs de la restauration scolaire et du périscolaire pour pallier une hausse des coûts. Une augmentation de 6 % a été évoquée.
Le sujet a été mis sur la table lors du débat d’orientations budgétaires. Lorsqu’il présente son rapport sur les recettes de fonctionnement de la commune, le maire triellois, Cédric Aoun (SE), grince des dents. Il note que « les prestations de services ont perdu 260 000 euros au compte administratif provisoire de 2021 ». Selon l’édile, la crise sanitaire serait la principale responsable des pertes de recettes. Avec la généralisation du télétravail, les enfants triellois seraient effectivement de moins en moins nombreux aux heures de garderies, les parents étant plus disponibles.
Cette baisse de fréquentation impacte ainsi directement les caisses de la commune, d’autant plus que ses frais en matière de restauration, eux, tirent plutôt à la hausse. « On a déjà eu une demande du prestataire de plus de 6 % à minima sur les matières premières et frais de fonctionnement donc c’est un coût qui ne va pas être négligeable il va falloir le retranscrire », indique le maire triellois qui, suite au conseil municipal, a publié un courrier du groupe Convivio, le prestataire pour l’approvisionnement des cantines scolaires.
Dans ce dernier, le fournisseur indique faire face, depuis la rentrée 2021, « à un contexte d’inflation inédit avec une explosion des prix alimentaires et des prix des matières premières ». Le fournisseur fait mention d’une hausse moyenne de « 9,8 % ». Si rien n’est encore acté, la municipalité envisage de répercuter directement l’augmentation de 6 % sur ses tarifs de manière à « neutraliser l’augmentation des matières premières et du coût de la vie », inscrit-elle dans son rapport d’orientations budgétaires. Une solution qui est loin de convaincre l’opposition.
« C’est inacceptable, objecte le groupe Triel Autrement après la séance. Les familles n’ont pas à faire les frais d’une gestion financière pour le moins hasardeuse ». Du côté de Sophie Kérignard (SE), présidente du groupe Vivre ensemble à Triel, on regrette surtout un manque d’anticipation puisqu’elle avait proposé, il y a plusieurs mois, une augmentation des tarifs de 1 % qui n’avait pas été retenue.
« Si on sait que le taux d’inflation est très important pour l’année 2021 et qu’il va continuer sur l’année 2022, peut-être (qu’il faudrait) ne pas toucher (à) certaines catégories (de familles) qui sont très basses, s’inquiète Frédérique Maher, de Vivre ensemble à Triel, des répercussions sur les foyers les plus fragiles. Même si ce n’est que 20 centimes de plus, cette famille, si elle ne paye que 2 euros, c’est que les 20 centimes elle les compte tous les mois. »