Les parkings communaux comme nouvelle source d’énergie verte

Plusieurs communes de vallée de Seine s’apprêtent à recouvrir leurs parkings d’ombrières photovoltaïques. Ces installations permettront de répondre aux objectifs écologiques poursuivis localement.

L’énergie solaire prépare sa croissance en vallée de Seine. Plusieurs projets de parcs photovoltaïques devraient voir le jour sur le territoire dans les prochains mois avec une spécificité nouvelle : les panneaux ne s’implanteront pas au sol ou en toiture, mais recouvriront des parkings communaux. Dans l’ombre des appels d’offres lancés individuellement par les communes, une véritable dynamique se dessine en matière de production d’énergies renouvelables.

Démocratisées sur les parkings des grands centres commerciaux français, les ombrières photovoltaïques s’invitent désormais jusqu’aux petites communes comme à Guerville, où elles vont venir équiper le futur parking du stade du Moulin à vent. Ce projet est né d’une manifestation d’intérêt spontané du Syndicat d’énergie des Yvelines (SEY 78), l’un des acteurs à qui la vallée de Seine doit cette effervescence soudaine pour le solaire.

Sur le parking municipal de 550 m², de grands auvents couverts de panneaux photovoltaïques vont venir recouvrir les 48 places créées par la commune. Prévu pour être mis en service à l’horizon du dernier trimestre 2022, le parc aura une production annuelle de 100 000 kw/h, « soit l’équivalent de la consommation électrique d’une vingtaine de foyers », fait savoir Laurent Richard, le président du SEY 78. L’énergie produite sera ensuite revendue sur le marché de l’énergie.

« Dans le cadre de la transition énergétique, on a créé un SIPC (service public industriel et commercial, Ndlr), une sorte de « filiale » du SEY qui permet d’investir pour aider les communes et faciliter cette transition dans le domaine du photovoltaïque », détaille le président du syndicat yvelinois. À Guerville, le SEY 78 porte un investissement de 140 000 euros sur 20 ans. À l’issue de cette période, il rétrocédera la structure, « dont la durée de vie est facilement de 30 ans », à la commune.

Le maire SE de Boinville-en-Mantois, Daniel Maurey (au centre), fait preuve d’un grand intérêt pour installer des ombrières photovoltaïques sur le parking de la salle des fêtes de sa commune.

À l’échelle du département, le syndicat espère réaliser « quatre à cinq » projets de ce type par an. Un objectif qu’il s’est fixé suite à la publication, en octobre 2021, d’un décret venant modifier le code de l’énergie et offrir un système de financement plus intéressant pour les producteurs d’énergies renouvelables. Outre le rehaussement du seuil, de 100 à 500 kilowatts, pour les installations éligibles à l’obligation d’achat, ce changement devrait également impliquer, pour le SEY 78, une augmentation des subventions régionales.

Vu ce contexte favorable, le syndicat s’est également rapproché des communes de Poissy, Boinville-en-Mantois et de Mézières-sur-Seine pour équiper, sur le même principe, les parkings de la salle des fêtes, de la salle Arc-en-ciel et du complexe sportif Marcel Cerdan. Ces trois projets doivent encore être soumis à la concurrence. « C’était pour moi l’occasion, une fois de plus, de démontrer que ce n’est pas parce qu’on vit dans un village rural de 290 habitants qu’on doit vivre comme des demeurés », commente le maire de Boinville-en-Mantois, Daniel Maurey (SE). Pour le syndicat yvelinois, l’aménagement de ce parking de 600 m² représenterait un investissement avoisinant 180 000 euros. « Évidement si j’étais seul (pour l’investissement) ce projet était mort-né », explique l’édile de son intérêt pour la proposition du SEY 78.

Pour les maires concernés par ces projets, l’idée est également de contribuer à répondre aux enjeux fixés par le Plan climat air énergie territoriale (PCAET). Parmi eux, se trouve l’objectif de multiplier par 10 la production d’énergie renouvelable au sein de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) d’ici 2050 pour atteindre un taux de 20 %. « Je pense qu’il y a vraiment la fibre plan climat [chez les élus], estime le maire de Mézières-sur-Seine, Franck Fontaine (LREM), qui est également, le vice-président de GPSEO au développement durable. Ils ont été sensibles à la pédagogie qui a été faite et après effectivement le fait de les faire matcher avec un syndicat qui nous appartient tous sans investissement de leur part et avec une démarche vertueuse et en plus une ­rentabilité, tous les feux sont au vert. »

Bien que deux importantes centrales photovoltaïques privées doivent voir le jour, à Triel-sur-Seine et Gargenville, pour Frank Fontaine, la multiplication de ces projets d’ombrières reste tout à fait pertinente : « Le privé, oui, on pourrait toujours s’en contenter, mais le climat c’est un sujet dont tout le monde doit s’emparer et donc il paraît évident que les collectivités doivent accompagner le privé mais qu’on puisse aussi donner les outils et les moyens pour soutenir les projets publics. »