Guerre en Ukraine : fort élan de solidarité dans le département

De nombreux points de collecte se sont installés en vallée de Seine pour soutenir la population ukrainienne sur place. Tandis que l’accueil des réfugiés se prépare, aux Mureaux huit touristes ont été pris en charge.

En vallée de Seine, les initiatives se multiplient pour venir en aide à la population ukrainienne qui subit les assauts successifs de l’armée russe depuis le 24 février. Depuis plusieurs jours, les communes et associations organisent des collectes. Les produits de première nécessité et de soin sont ensuite envoyés aux Ukrainiens qui se trouvent encore sur les zones du conflit. Dans le même temps, alors que des centaines de milliers de personnes ont fui le pays, la préfecture yvelinoise se ­mobilise pour ­répertorier les capacités ­d’hébergement dans le département.

Depuis le dimanche 27 février, huit réfugiés Ukrainiens sont déjà hébergés au campus muriautin Oxygène Factory. Arrivés à Paris quelques jours avant l’engagement des troupes russes sur leur pays, ces touristes âgés de 16 à 39 ans, n’ont pas pu rentrer chez eux. Informé de la situation par la conseillère régionale Anne Cabrit (LR), en contact avec l’ambassade ukrainienne, le président du conseil départemental, Pierre Bédier (LR), a proposé de les héberger sur le site muriautin qui dispose de 213 chambres. Originaires de Kiev et sa banlieue et d’Odessa, ils y sont nourris et logés. Pour beaucoup, ils cherchent désormais à apprendre le français afin de travailler et envoyer de l’argent à leurs familles.

Hébergés sur le campus muriautin depuis le 27 février, ces huit Ukrainiens cherchent à apprendre le français afin de travailler et envoyer de l’argent à leurs familles.

« Lorsque nous sommes partis d’Ukraine, tout était normal, nous ne pouvions pas imaginer ce qui allait se passer, raconte Ilya, 23 ans. Quand j’ai appris que la guerre avait commencé, un terrible sentiment m’a envahi, on s’est tous empressés d’appeler nos parents, les miens m’ont dit « ne rentre pas ! ». » Cuisinier de formation, des démarches ont été engagées pour intégrer le jeune homme aux cuisines du campus. « Je sais que ma mère a quitté l’Ukraine hier, je n’ai pas pu parler avec elle depuis, j’espère qu’elle a réussi à rejoindre mes sœurs jumelles à Munich (Allemagne) », s’inquiète de son côté Sofia, une pianiste de 29 ans hébergée avec son compagnon violoniste Alexander.

La plus jeune du groupe, Renata, 16 ans, peine à retenir ses larmes. « Je regarde l’actualité toutes les cinq minutes et les nouvelles que j’entends ne sont pas bonnes, notre ville est détruite », témoigne l’adolescente originaire de Tchernihiv au nord de Kiev. Arrivée à Paris avec sa grande sœur, Ilya et Maxime, elle craint pour la vie de ses amis qui ont pris les armes pour défendre sa ville. « J’ai un ami qui est mort hier », nous confie-t-elle.

Face à la vague de réfugiés qui s’annonce, le préfet des Yvelines, Jean-Jacques Brot a adressé un courrier aux maires dans le but de centraliser les propositions d’accueil de familles urkrainiennes qui pourraient être faites sur territoire. « Les personnes et associations connaissant des déplacés peuvent les accueillir sans avoir à en informer les services de l’État, précise la préfecture yvelinoise. Les services de l’État sont là pour apporter une offre organisée afin de proposer des logements, au cas par cas, ajustés aux besoins des familles. »