Dépôts sauvages : les maires s’attaquent aux portefeuilles des pollueurs

Pour décourager et punir les auteurs de dépôts sauvages, les Villes de Carrières-sous-Poissy et d’Achères refacturent désormais le coût du nettoyage aux contrevenants.

« Après le temps de la pédagogie, vient celui de la sanction. » Le maire de Carrières-sous-Poissy, Eddie Aït (SE), durcit le ton en matière de lutte contre les dépôts sauvages. Alors que leur multiplication n’en finit plus d’occuper les services municipaux d’un grand nombre de communes de vallée de Seine, les Villes de Carrières-sous-Poissy et d’Achères espèrent endiguer le phénomène en délivrant de lourdes amendes à quiconque aurait la mauvaise idée de déverser ses déchets sur la voie publique.

Le 15 février, le conseil municipal carriérois a ainsi voté la création d’un tarif forfaitaire d’enlèvement et de nettoyage de 500 euros à l’encontre des contrevenants identifiés. Dans un communiqué de presse, Eddie Aït précise « qu’une majoration de plusieurs milliers d’euros pourra être appliquée à ce forfait selon la dangerosité des produits manipulés ou la nécessité de recourir à un prestataire extérieur spécialisé ». La même proposition sera sur la table du conseil Achérois ce mercredi 16 mars. Dans son dernier magazine municipal, la Ville annonce d’ailleurs que son amende forfaitaire sera, elle, fixée à « 1 000 euros » pour répercuter au contrevenant l’enlèvement et le nettoyage des dépôts sauvages.

« Faire enlever un canapé déposé illégalement sur la voie publique peut coûter à la commune jusqu’à 1 800 euros […]. Jusqu’à présent les auteurs n’encouraient qu’une amende de 68 euros », explique la Ville d’Achères en précisant que, si la mesure est effectivement adoptée ce mercredi, elle sera applicable « au cours de l’année ».

De l’autre côté de la Seine, l’édile carriérois lui aussi fait les comptes. « En 2021, ce sont ainsi 294,88 tonnes de déchets qui ont été ramassées pour un coût de 195 321 euros, rapporte Eddie Aït dans son communiqué de presse. Malgré le travail effectué par les agents municipaux et intercommunaux qui nettoient les trottoirs et chaussées, vident les poubelles et ramassent les détritus, les comportements de certaines personnes causent encore aujourd’hui de nombreux désagréments… Aucun progrès en matière de propreté ne pourra être obtenu sans un changement de comportement des usagers pollueurs. » Pour autant, si la mesure peut effectivement être dissuasive, dans son application, il faudra encore réussir à identifier les auteurs desdits dépôts. Rarement pris sur le fait, il est souvent difficile de remonter leurs traces.