Quel devenir pour le 8 rue Louise Michel ?

La Ville a signé une convention de cinq ans avec l’Etablissement public foncier d’Île-de-France. Elle prévoit notamment la construction de 70 logements.

Lors du conseil municipal du 22 mars dernier, la délibération portant sur l’instauration d’un périmètre de veille foncière au 8 rue Louise Michel, en partenariat avec l’Etablissement public foncier d’Île-de-France (Epfif) a suscité des interrogations de la part de l’ancien maire RN, Cyril Nauth, quant au devenir de cette parcelle de 4 685 m². S’il ambitionnait, lorsqu’il était maire, d’acquérir la parcelle pour en faire un parc ou un groupe scolaire, la municipalité actuelle ambitionne d’y faire réaliser un programme « de 70 logements », indique le préambule de la ­convention.

« Le 30 août 2021, […] je me suis aperçu qu’il y avait une cession de la propriété et donc soucieux de maîtriser un foncier stratégique au regard de la commune nous avons procédé à une préemption sur cette propriété », souligne le maire SE, Sami Damergy, rappelant que la Ville avait tenté en 2007 et 2018 d’acquérir la parcelle. La convention avec l’Epfif s’achèvera au plus tard au 31 décembre 2026 et une enveloppe d’un million d’euros a été provisionnée.

« Ma question elle est tout simple, […] vous voulez en faire quoi précisément ? », interroge Cyril Nauth, s’appuyant sur un courrier du 13 octobre 2021 adressé à l’ancien président de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise qui prévoit la construction d’un groupe scolaire. « J’ai été très surpris parce que jusqu’à présent, depuis votre élection, en juillet 2020, vous n’avez jamais évoqué cette parcelle comme étant une option pour accueillir un groupe scolaire, vous nous avez uniquement parlé de la Zac Mantes ­Université », poursuit-il.

« Je ne suis pas en train de jouer au Monopoly, rétorque Sami Damergy, qui invite plutôt Cyril Nauth à lire la convention. […] Vous verrez que l’Epfif accompagne dès lors qu’on peut faire des logements ou des commerces. » L’évocation d’un groupe scolaire dans le courrier serait ainsi une « coquille » pour l’édile. « C’est tout de même fâcheux sur un sujet à 810 000 euros », relève Cyril Nauth.

« Si c’est pour produire du logement, pourquoi il y a une intervention publique, pourquoi la Ville conventionne avec un établissement public foncier ? La propriétaire avait tout le loisir de faire exactement la même chose », poursuit-il. « Il ne s’agit pas de se substituer à un propriétaire privé qui veut faire du logement, répond l’adjoint aux finances Ari Benhacoun. Mais vous voyez bien que cette parcelle et les parcelles qui sont contiguës ont une valeur stratégique et on demande un portage foncier et nous prendrons nos responsabilités pour ­penser à un aménagement. »