Une conférence pour « dédramatiser » le surendettement

La constitution du dossier de surendettement et ses conséquences ont été expliquées par la banque de France à une dizaine de personnes venues le 29 mars à l’espace Corot.

« Le surendettement n’est pas une fatalité […]. Il faut le dédramatiser vraiment. » Cette recommandation est celle de Francesca Pavius, responsable du service des particuliers à la succursale de la banque de France à Versailles. Le 29 mars, devant une dizaine de personnes, elle est venue expliquer les étapes de la constitution d’un dossier de surendettement et ses conséquences à l’espace Corot lors d’une conférence organisée par ­l’association Familles rurales.

« [Réaliser un dossier de surendettement] est un pas difficile à franchir. Il est d’autant plus difficile que beaucoup ont des à priori sur la procédure de surendettement. Ils pensent vraiment qu’ils vont être sanctionnés ou alors qu’ils vont être prisonniers de la procédure ad vitam æternam donc il est important pour nous de venir les rassurer », explique Francesca Pavius en précisant que, depuis 2016, la banque de France a un rôle « d’éducateur financier et ­budgétaire ».

Hormis les cas présentant un crédit immobilier, la procédure de surendettement dure « au maximum sept ans ». Déposer un dossier n’est cependant pas sans conséquences. « À partir du dépôt du dossier, vous allez être inscrit sur les incidents des crédits des particuliers. C’est un fichier qui est tenu par la banque de France et qui est notamment consulté par les établissements de crédit et les établissements bancaires. Cette mesure d’inscription est faite pour vous protéger [de recourir à des emprunts supplémentaires] », explique-t-elle en insistant encore sur le fait que cela n’est pas définitif.

À l’issue de la conférence, un temps d’échange ­individuel était proposé pour permettre à chacun d’exposer sa situation personnelle. « Je vais dire à des personnes de mon entourage qu’il faut regarder [le dossier de surendettement] parce qu’ils sont en difficulté financière », confie un Rosnéen de 63 ans.

D’autres réunions similaires pourraient voir le jour prochainement. « Il y en aura d’autres [et] il y aura des thèmes […]. On choisit des thèmes en fonction de la saison. Quand c’est avant les vacances [par exemple] on choisit des thèmes sur les pièges [de la consommation] pendant les vacances », déclare Céline Massey, juriste de formation retraitée et bénévole à Familles rurales.