Sanctionnée, l’adjointe à la culture remplacée

Lors du conseil municipal du 13 avril, la plupart des élus de la majorité se sont prononcés contre le maintien de Chantal Lorio au poste de maire adjointe à la culture et au patrimoine.

L’ambiance n’était pas particulièrement au beau fixe lors du conseil municipal du 13 avril dernier. Alors que les groupes d’opposition n’ont pas pris part au vote, les élus de la majorité se sont prononcés, en début de séance, en faveur de l’éviction de Chantal Lorio au poste de maire adjointe à la culture et au patrimoine. Le vote, à bulletins secrets, a obtenu 15 voix pour, un contre et huit abstentions. Le maire EELV, Lionel Wastl, justifie cette délibération par une perte de confiance envers son élue.

« Quand le maire délègue ses compétences à des maires adjoints, il doit avoir une totale confiance en ses maires adjoints. Cette confiance n’est plus, cela est claire », affirme l’édile lors de la séance du conseil municipal. Quelques jours après, l’édile précise à La Gazette que cette perte de confiance serait dûe à des critiques envers le maire formulées par Chantal Lorio à l’opposition. Il l’accuse également de leur avoir révélé des informations qui sont évoquées lors des réunions entre les élus de la majorité.

« [Le problème] c’est [qu’elle a] parlé à l’opposition d’éléments qui posaient problèmes au sein de la majorité, argue-t-il. Il y a eu des réunions houleuses comme dans toute majorité et elle en a parlé. Elle m’a critiqué aussi auprès de l’opposition. Ce n’est pas possible donc je lui avais donné un avertissement en novembre qui n’a pas servi. J’ai pris mes responsabilités et j’ai pris mon courage à deux mains parce que je la connais depuis longtemps et je me suis dit : « Là, il faut faire comprendre à tous les élus qu’il y a une conduite à avoir et un devoir de réserve qu’elle n’avait pas ». »

Le maire EELV, Lionel Wastl (à droite), affirme ne plus avoir confiance en son adjointe à la culture et au patrimoine, Chantal Lorio (à gauche). Cette dernière estime que l’édile se base sur « des spéculations fragiles et non prouvées ».

« Monsieur le maire, vous légitimez votre décision en invoquant une perte de confiance qui, pour ma part, est basée sur des spéculations fragiles et non prouvées, affirme Chantal Lorio en conseil municipal. J’aurais dit ceci, évoqué cela, on m’aurait vu discuter avec des personnes de l’opposition, des on dit qui ne sont finalement qu’un prétexte pour changer les pions de place sans vergogne et, finalement, vous débarrasser de moi ! » Contactée par La Gazette, l’élue n’a pas souhaité s’exprimer davantage au sujet de son éviction et sur l’avertissement qui lui aurait été donné par l’édile.

En conseil municipal, Chantal Lorio évoque notamment des relations tendues avec la municipalité et le maire. « De mon côté, depuis plus d’un an, je vis une situation de conflit. Volontairement, vous avez laissé les différends entre personnes s’envenimer, créant une ambiance délétère au sein de la majorité », déclare-t-elle à l’intention du maire en regrettant notamment de ne pas avoir été consultée sur la tenue d’événements tels que Sculptures en l’île.

« Je n’ai pas volontairement exclu Chantal Lorio », rétorque le maire en insistant notamment sur la tenue de réunions de médiation pour calmer les tensions existantes entre elle et d’autres élus. Selon nos informations, des relations conflictuelles existaient effectivement entre l’adjointe et la conseillère municipale déléguée à l’innovation culturelle, Virginie Saint-Marcoux. Cette dernière a été élue par la majorité pour succéder au poste de Chantal Lorio.

Crédits photos article : Capture écran / Facebook Ville d’Andrésy