Quatre ans après la chute du balcon, les immeubles des Pléiades sur la voie de la rénovation

La communauté urbaine et la Ville ont voté les conventions de plan de sauvegarde destinées à réhabiliter les résidences Gémeaux, Sablons 1 et 2. L’opération est estimée à plusieurs dizaines de millions d’euros.

C’est un pas important qui a été franchi pour trois copropriétés de la rue des Pléiades. Au mois de mai, la communauté urbaine et la Ville ont voté les plans de sauvegarde destinés à réhabiliter ces trois résidences, dont les structures sont maintenues par des échafaudages depuis la chute d’un balcon il y a quatre ans. Cette opération, estimée à plusieurs dizaines de millions d’euros, prévoit d’importants travaux pour consolider les plus de 400 balcons des résidents, mais aussi d’intervenir sur le volet ­énergétique des bâtiments.

Le 9 mai 2018, au sixième étage de la résidence des Gémeaux, le balcon d’une famille s’écroule chez leur voisin du dessous. Un événement qui ne fera, heureusement, aucun blessé, mais qui inquiète aussi bien les autres résidents que la Ville. Tous s’interrogent : comment un pan entier de la ligne de balcons a pu céder si brusquement ? Des expertises sur la structure des balcons sont ­mandatées dans les semaines qui suivent.

« Ces rapports ont conclu à la présence de problèmes liés à la conception et à la structure même des balcons, rappelle le maire DVG, François Garay, à l’occasion du dernier conseil municipal le 18 mai. Le défaut de positionnement des armatures est constaté sur la plupart des balcons inspectés. La possibilité de chutes de balcons s’est avérée. » Étendus aux deux autres copropriétés, Sablons 1 et 2, les diagnostics parviennent aux mêmes conclusions. Les trois bâtiments ont des caractéristiques architecturales similaires puisqu’ils ont été édifiés en même temps dans les années 1970.

Dès lors, à la mi-2019, les trois immeubles, regroupant au total 432 logements, ont été placés sous les échafaudages dans l’attente d’une solution pour chacune des trois copropriétés. Voyant leurs charges exploser de plusieurs centaines d’euros par an pour financer cette cage de fer, plusieurs habitants de la résidence des Gémeaux rencontrés par La Gazette en 2020 commencent alors à ­s’impatienter.

Un arrêté préfectoral portant la création d’un comité de plan de sauvegarde a été pris le 23 janvier 2020. Ce dispositif qui permet de mobiliser des fonds pour venir en aide aux copropriétés privées en grande difficulté a finalement été voté par la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) et par la Ville en mai 2022.

Car les travaux à engager sont colossaux. D’après les trois conventions votées par les collectivités, plus de 22 millions d’euros seraient nécessaires rien que pour consolider les balcons des trois immeubles. « En second lieu, il s’agit d’intervenir sur l’ensemble des postes de travaux liés à la sécurité du bâtiment et plus spécifiquement à la sécurité incendie », précise le document que s’est procuré La Gazette.

Les trois plans de sauvegarde prévoient également une seconde phase de travaux sur le volet énergétique. « L’objectif consiste en la réhabilitation énergétique prévisionnelle en partie commune de la copropriété, ­correspondant à l’immeuble et aux logements qui le composent », peut-on lire dans les conventions.

« C’est quelque chose qu’on a été obligé [d’intégrer] quand on a discuté avec l’Anah (Agence nationale de l’habitat, principal financeur de l’opération, Ndlr), explique François Garay de l’inscription des travaux énergétiques à l’opération. Ce sera peut-être proposé, mais ce sera différé dans le temps, sur les cinq à sept ans. »

De ce fait, l’enveloppe globale pourrait ainsi dépasser les 43 millions d’euros, alors que les crédits investis par l’Anah ne dépasseront pas « la vingtaine de millions d’euros », selon l’édile muriautin. En attendant de pouvoir mobiliser d’autres financeurs, pour réduire le reste à charge des copropriétaires, ce dernier se montre plutôt inquiet au vu du profil des habitants des trois immeubles.

« Il y a beaucoup de gens malheureusement, notamment d’un certain âge, qui ne seront pas en capacité à faire face à certaines dépenses, assure François Garay des conclusions de l’enquête sociale menée. On essaie de faire comprendre aux gens […] qu’on ne vient pas voir ce qu’ils ont comme financement […] mais de façon à déterminer les montants qui iront à chacun. »

La mission de maîtrise d’œuvre doit aboutir à un projet chiffré précisément d’ici fin 2022, qui permettra d’acter les investissements à faire. Les travaux de consolidation, eux, pourraient débuter au premier ­semestre 2023.