Trente-cinq enfants de djihadistes français logés aux Mureaux

Détenus jusque-là dans des camps de prisonniers en Syrie, 51 ressortissants, 35 mineurs et 16 mères, ont été rapatriés le 5 juillet. Les enfants sont hébergés temporairement au campus Oxygène Factory.

Depuis quelques jours, 35 enfants de djihadistes français sont hébergés aux Mureaux. Arrivés sur le tarmac de la base aérienne de Vélizy-Villacoublay en provenance de Syrie mardi 5 juillet, ils font partie de la première opération de rapatriement de cette envergure menée par l’État depuis la chute de l’État islamique, il y a un peu plus de trois ans. Leur accueil dans la commune sera ­temporaire.

« La France a procédé ce jour au retour sur le territoire national de 35 enfants mineurs français qui se trouvaient dans les camps du Nord-Est de la Syrie », a annoncé le ministère des affaires étrangères sur son site internet le 5 juillet. « Cette opération inclut également le retour de 16 mères en provenance de ces mêmes camps », précise-t-il.

À leur retour sur le sol national, les mères ont été remises à la justice tandis que les 35 mineurs, eux, ont été pris en charge par les services de l’aide sociale à l’enfance. Placés dans un bus, ils ont rejoint en toute discrétion la ville des Mureaux, et plus précisément le campus Oxygène Factory appartenant au Département.

« Je n’ai été prévenu que ce matin, assure Français Garay, maire DVG de la commune, le 5 juillet. Évidemment, je peux le comprendre pour des raisons de sécurité et vu le caractère très sensible du sujet. Pour les mêmes raisons, j’aurais préféré que l’arrivée de ces mineurs dans ce lieu d’accueil temporaire soit traitée de manière plus confidentielle. » À l’entrée du campus muriautin, les policiers se relaient, jour et nuit, pour assurer la sécurité du site. « Très franchement, je considère que l’on aurait pu trouver un autre endroit, déplore l’édile. La médiatisation de cet accueil temporaire ne doit pas être l’occasion de montrer du doigt ou de stigmatiser notre ville. »

Pour autant, l’hébergement de ces enfants de djihadistes français au campus départemental n’a pas vocation à perdurer. En attendant d’être pris en charge par les services de leurs départements d’origine, ils bénéficient d’un suivi psychologique. Selon la direction enfance, famille et santé du Département, physiquement la trentaine d’enfants se porte « bien, au regard de leurs histoires. »

Sur les 35 mineurs séparés de leurs mères, huit vont rester dans les Yvelines. Selon le Département ils seront accueillis « dans un milieu le plus familial possible : soit en famille d’accueil, soit dans un village d’enfants ». Selon nos informations, entre mars 2019 et janvier 2021, 34 enfants ont été accueillis dans les Yvelines via cinq rapatriements, et une dizaine vivent aujourd’hui dans le ­département.