Renouvellement urbain : La nouvelle présidente de l’ANRU découvre les projets

Catherine Vautrin, la nouvelle présidente de l’ANRU, est venue visiter les villes de Chanteloup-les-Vignes et des Mureaux, le 11 octobre, afin d’échanger sur leurs programmes de renouvellement urbain.

Nommée le 1er septembre dernier, Catherine Vautrin, la nouvelle présidente de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), est venue à Chanteloup-les-Vignes et aux Mureaux pour ses premières visites de terrain le 11 octobre.

« L’Agence de rénovation urbaine est une agence qui est créée en 2003 par Jean-Louis Borloo, rappelle Catherine Vautrin. L’objectif est de rassembler celles et ceux qui peuvent participer au logement dans les quartiers avec les bailleurs sociaux mais également Action Logement qui a pour vocation de cotiser pour faciliter le logement des salariés, l’État, les communes, les collectivités, la Caisse des Dépôts. Tout cet ensemble de gens a pour objectif de présenter et d’accompagner des projets qui permettent de restructurer les quartiers. Chanteloup-les-Vignes fait partie des toutes premières communes qui ont fait l’objet de l’intervention de l’ANRU. »

La nouvelle présidente a, par la suite, rappelé les différents projets : « Sur les Yvelines, nous avons de nombreux projets comme aux Mureaux et même à Chanteloup. L’ANRU a eu un programme sur une période de 2004 jusqu’à 2018 et un deuxième programme vient de commencer. Ce sont plusieurs milliards d’euros qui ont été mis en avant pour reconstruire les quartiers. Ce qui est très intéressant, ici à Chanteloup, c’est de voir ce qu’il s’est fait dans la commune sur ce premier projet de rénovation urbaine : des démolitions, des reconstitutions, et surtout, un projet qui tenait à cœur aux équipes municipales qui se sont succédées : la mixité sociale. Il y avait 86 % de logements sociaux en 2004 à Chanteloup. Aujourd’hui il y en a encore 56 % mais il y a aussi d’autres personnes qui sont venues habiter la ville. Certaines personnes ont acheté et nous trouvons une mixité ­d’habitants. »

Accompagnée par Anne-Claire Mialot, directrice générale de l’ANRU, Jérôme Couval, chargé de mission territoriale et Agathe Hervey, chargée de mission, elle a été accueillie à Chanteloup-les-Vignes par Catherine Arenou, maire DVD de la ville, Jean-Jacques Brot, préfet des Yvelines, Pascal Courtade, préfet délégué pour l’égalité des chances, Jehan-Eric Winckler, sous-préfet de Saint-Germain-en-Laye, Sylvain Reverchon, directeur départemental des territoires, Nicolas Debeney, directeur immobilier des résidences Yvelines-Essonne, Boubakar Haamdani, chef de projets Seqens et Rafael Concas, chef de projets Renouvellement urbain et Action Logement Services.

Dans un premier temps, la visite a débuté par des échanges sur le programme de renouvellement urbain de la ville puis une visite de l’exposition « De Jean-Louis Borloo à la cité éducative ». La balade s’est ensuite poursuivie au chantier du Trident où 20 logements ont été démolis. Un passage en revue de la zone de projet « cité éducative Simone Veil » a eu lieu. En présence de la cheffe de projet cité éducative, du directeur enfance-éducation et de la directrice du groupe scolaire Dorgelès, la visite a continué à la Cité Champeau avant de se terminer devant le Phénix, la nouvelle salle de spectacle, avec le passage en revue de la zone de projet « entrée de ville ».

« La cité éducative était un projet de la collectivité, que j’ai donné aux acteurs pour qu’ils s’en emparent et fassent leur propre projet. Il a tellement évolué que c’est devenu la cité Champeau. Un projet de renouvellement urbain, c’est aussi s’adapter à la société, indique Catherine Arenou. Nous pouvons espérer arriver sur une ère nouvelle tout en proposant un parcours résidentiel, de la construction d’habitat en accession social ou avec des dispositifs permettant à des habitants, qui en avaient la volonté, de rester sur Chanteloup mais dans un autre quartier et sous une autre forme d’habitat. Nous ne gentrifions pas. Il y a moins de logements sociaux mais il n’y a pas beaucoup moins de gens qui vivent en logement social. Ces habitants n’ont pas tous la même envie. Il faut leur donner les moyens de rester ici avec d’autres formes de projets immobiliers. S’ils sont attachés à leur territoire, ils peuvent continuer à y vivre. Ce n’est pas de la gentrification mais de l’intérêt pour son territoire et une capacité de donner à son territoire ce qu’il vous a donné », conclut la maire.

Avant de se diriger vers les Mureaux, Catherine Vautrin est revenue sur les enjeux de Chanteloup-les-Vignes. « Il est nécessaire de diversifier toutes les offres. C’est très important pour nous. Si vous voulez rester dans votre commune, il faut qu’elle offre cette diversité de produit, ce qui n’existait pas à Chanteloup et qui a changé considérablement. Cette visite était très axée sur l’espace Champeau qui préfigure ce que sera demain le projet de l’école Simone Veil, qui est une approche complètement différente du temps scolaire et du temps hors scolaire. C’est-à-dire, la pause méridienne, le matin et le soir, qui sont aussi des moments de la vie de l’enfant qui nécessitent tout cet accompagnement. »

Un premier déplacement à Chanteloup-les-Vignes n’a pas été choisi au hasard. « Chanteloup fait partie des villes historiques de la politique de la ville mais aussi de la rénovation urbaine. Nous sommes arrivés dans l’espace Jean-Louis Borloo et le projet est celui de Simone Veil. Donc nous faisons face à deux projets de la politique française. Venir ici permet de voir une commune qui a considérablement évolué, car ce qui est important est de montrer des résultats. Ici, il y a vraiment un avant/après qui est particulièrement intéressant, constate la nouvelle présidente. Tous ces nouveaux immeubles, ces résidentialisations, le projet scolaire monté en une année, qui préfigure d’une discussion avec tous ceux qui tournent autour de l’enfance. Ils réfléchissent à un programme autour de l’enfance qui sortira demain dans la cité Simone Veil. J’ai dit à la maire de présenter ce projet au comité de l’engagement de l’ANRU pour que nous puissions regarder comment accompagner ce type de projet. C’est important car l’ANRU, c’est l’humain dans l’urbain. On ne refait pas des immeubles pour se faire plaisir. On refait des quartiers car on souhaite accompagner les familles qui y habitent. Et là nous avons une parfaite illustration de ce qu’est l’humain dans l’urbain. »

Accueillie par François Garay, maire DVG des Mureaux, Cécile Zammit-Popescu, présidente de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) et Jean-Louis Amat, sous-préfet de Mantes-la-Jolie, Catherine Vautrin s’est rendue aux Mureaux. Après une présentation du pôle Molière par Malika Bentaleb, directrice du pôle, des échanges sur les projets de transformation de ces quartiers et leurs enjeux ont également eu lieu.

Cette deuxième visite a commencé par le parcours du parc Molière, puis à l’école élémentaire Brossolette avec la halle sportive, le projet de pôle Brossolette et les jardins familiaux. La visite s’est poursuivie à la tour Rouget de Lisle avec le projet de réhabilitation du patrimoine de Résidences Yvelines-Essonne avant de se terminer à la Tour Debussy où la discussion s’est tournée sur la démolition, le relogement et la question des démolitions complémentaires.

« Cette visite constitue une vitrine de l’excellence des projets de renouvellement urbain portés par la Communauté urbaine avec notamment six programmes labellisés cité éducative et trois écoquartiers », se félicite ­Cécile Zammit-Popescu.

Au-delà de l’amélioration du cadre de vie général et des conditions de logement, les projets chantelouvais et muriautin développent aussi un volet « égalité des chances pour tous » avec d’ambitieuses cités éducatives. C’est le cas de la cité Champeau et Simone Veil à Chanteloup-les-Vignes et du pôle Brossolette aux Mureaux, sur le modèle du pôle Molière. La dimension environnementale est également une priorité avec des programmes d’écoquartiers, de réhabilitations de logements, voire de constructions orientées vers la sobriété énergétique, et le renforcement de la nature en ville, constate GPSEO.

Le quartier de la Noé de Chanteloup-les-Vignes

-39 M euros de budget dont 10,8 financés par l’ANRU
-5 500 habitants concernés soit près de 50 % de la population
-2 bailleurs (Les Résidences Yvelines-Essonne et Seqens)
-260 logements construits, 20 démolis
-31 000 m² d’espaces publics et d’espaces verts aménagés par Paris Sud Aménagement, concessionnaire de GPSEO.

Les quartiers sud des Mureaux

-107 M euros de budget dont 45,5 financés par l’ANRU
-2 800 habitants concernés
-1 bailleur (Les Résidences Yvelines-Essonne)
-230 logements construits, 3 tours à démolir
-728 logements réhabilités
-31 000 m² d’espaces publics et d’espaces verts aménagés par la Communauté urbaine et la ville.