Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, nos bureaux ont été victimes d’un cambriolage. En fracturant une porte-fenêtre du pavillon qui abrite notre rédaction et nos services administratifs, deux individus se sont introduits à l’intérieur des lieux et sont parvenus à mettre la main sur deux ordinateurs qui contenaient déjà des textes à paraitre dans le journal que vous avez sous vos yeux.
Grâce à une alarme qui protège l’endroit, les deux malfaiteurs ont été mis en fuite sans qu’aucun témoin n’assiste à la scène. Sauf les caméras de surveillance qui ont enregistré des images montrant deux hommes équipés de gants et de cagoules prendre la fuite dans une nuit sans lune.
Nous avons bien entendu déposé plainte auprès du commissariat de police de Mantes-la-Jolie et une enquête a été ouverte à la suite de ce cambriolage. Les images captées par le système d’alarme sont en possession des enquêteurs qui, en professionnels aguerris, ne vont pas manquer de faire des rapprochements avec des fichiers à leur disposition pour s’efforcer d’identifier les auteurs.
Ce cambriolage qui frappe notre journal interroge et c’est un euphémisme. Mais qui, donc, aurait intérêt à s’en prendre à un journal dont les bureaux ne contiennent que des ordinateurs basiques dont la revente auprès de receleurs ne rapporte que des sommes dérisoires à ses auteurs ?
À peu près personne. « Il y a bien longtemps que les cambrioleurs ne s’encombrent pas à voler ce type de matériel qui soit, ne rapporte pas grand-chose au regard du risque pénal encouru, soit n’est pas utilisable car codé », relève un policier en poste dans les Yvelines. « Ils recherchent des espèces ou des bijoux notamment en or facilement revendables auprès de receleurs peu scrupuleux sur la provenance. »
Si le motif n’est donc pas le gain financier représenté par ce matériel de bureautique, il faut donc chercher ailleurs les motivations des voleurs. Et peut-être regarder du côté des dernières publications de la Gazette en Yvelines.
C’est vrai, notre titre ne ménage pas l’incurie politique de certains maires, plus portés sur le faire-savoir que le savoir-faire. C’est le cas de celui de Mantes-la-Jolie. Dans notre édition du 16 novembre dernier, nous tirions la sonnette d’alarme sur la situation du commerce local en titrant en Une : « Les habitants inquiets, les commerces du centre-ville ferment, ceux du Val-Fourré brûlent ».
Et d’expliquer, factuellement, la réalité : une vingtaine de commerces du centre-ville ayant baissé le rideau depuis 2020 et plusieurs commerces détruits par les flammes dans le quartier du Val-Fourré. Évidemment pas l’idéal pour l’image d’une ville dont l’équipe municipale, élue en mai dernier, a fait de l’adage « Tout va très bien Madame la Marquise » sa maxime favorite en ignorant les problèmes plutôt que de tenter de les résoudre.
Nous ne pouvons pas non plus imaginer que nos écrits dans un numéro récent concernant la commémoration de la Marche Verte du 6 novembre 1975 qui avait vu, à l’initiative de sa Majesté Hassan II, 350 000 citoyens marocains cheminer pacifiquement vers le Sahara soient de près ou de loin mêlés à cet acte crapuleux.
Des écrits dans lesquels nous déplorions l’attitude du consul du Royaume du Maroc, s’invitant dans le débat politique local en jetant de l’huile sur le feu, loin de la réserve qu’on attend d’un diplomate en poste dans un pays ami du Royaume qui entretient des liens charnels et fraternels avec le Maroc.
Nos lecteurs qui ont la mémoire des faits se souviendront que la dernière fois qu’un cambriolage a frappé la Gazette en Yvelines, il faisait suite à une campagne électorale mouvementée de Kadhija Mounib, à l’époque LREM, qui n’avait pas plu à tous les acteurs politiques locaux. Et pour cause.
Comme à leur habitude, les journalistes de la Gazette en Yvelines, – qui ne cherchent pas à se faire engager au service communication de la ville de Mantes-la-Jolie comme l’ex-rédactrice en chef de l’hebdomadaire local -, avaient décrypté le dessous des cartes.
Au risque de ne pas accroitre la liste de leurs amis.
Que nos adversaires se rassurent, quelles que soient les méthodes qu’ils utilisent, nous ne renoncerons jamais à notre mission première : celle d’informer.
Personne ne nous fera taire !