Bilan à mi-parcours du PLHi : un rythme soutenu et ambitieux

Lors du conseil communautaire du jeudi 24 novembre, les élus ont notamment pris acte du bilan à mi-parcours du Programme local de l’habitat intercommunal (PLHi) 2018-2023.

Le bilan à mi-parcours aurait dû être fait en 2020 mais la crise sanitaire du Covid est passée par là. Jeudi 24 novembre, les conseillers communautaires de la communauté urbaine du Grand Paris Seine et Oise (GPSEO), ont finalement eu droit à une séance de rattrapage. Et c’est Fabienne Devèze (DVD), maire de Morainvilliers et 6e vice-présidente déléguée à l’habitat et aux relations avec le monde agricole, qui a présenté les résultats du Programme local de l’habitat intercommunal (PLHi) 2018-2023.

« Le niveau de construction est supérieur à ce que nous avions prévu, a expliqué l’élue, jeudi soir, lors de la séance de la CU GPSEO. Les objectifs que nous avions fixés étaient de 2 300 constructions par an pour atteindre les 450 000 habitants sur le territoire de la communauté urbaine d’ici 2030. Aujourd’hui, nous sommes donc à 2 800 constructions par an et nous pourrions atteindre les 450 000 habitants en 2028. Sur les vingt-et-une communes qui étaient en rattrapage de la loi SRU (Solidarité Renouvellement Urbain, Ndlr), il n’en reste plus que 17. Ce qui signifie que quatre d’entre elles ont déjà atteint les objectifs fixés par la loi de 25 % de logements sociaux. »

Pour rappel, le PLHi, adopté définitivement par GPSEO en février 2019 « avec effet rétroactif d’un an », a précisé Fabienne Devèze, a fixé les objectifs stratégiques de la communauté urbaine en matière de logements pour six ans. Il s’agit notamment de répondre aux quelques 15 000 demandes actives de logements sur le territoire et d’effectuer le rattrapage SRU nécessaire sur certaines communes.

Sur la période, les grands axes du PLHi prévoient donc la production de logements « privilégiée dans les centres constitués et les quartiers de gare […] en veillant à la mixité sociale et fonctionnelle au sein de ces opérations. L’objectif de programmer des projets compacts doit être recherché tout en limitant l’étalement urbain » ; de « porter l’ambition d’une production qualitative, notamment architecturale (conception bioclimatique, logements traversants, rapport entre bâti et paysage) et environnementale (sobriété énergétique, utilisation de matériaux respectueux de l’environnement) » et enfin d’améliorer et de renouveler le « parc existant […]. La poursuite du renouvellement dans le cadre des NPRU et les restructurations dans le parc de logements devront servir des objectifs de mixité sociale ». Quant à la question du parc privé, Fabienne Devèze a souligné que son amélioration devait se faire « par des actions de réhabilitation, de rénovation et d’adaptation des logements, ce qui est un enjeu pour maintenir la qualité et l’attractivité du parc ancien ».

Malgré tout, des difficultés ou points noirs persistent. Comme le reconnait aisément la vice-présidente, Fabienne Devèze, cela engendre « une certaine pression sur les transports ». Mais la véritable problématique réside essentiellement dans la production encore largement insuffisante de logements très sociaux et de grands logements. Question que n’a pas manqué de soulever l’opposition par la voix de Louis-Armand Virey, conseiller communautaire d’Achères. « Nous travaillons en partenariat avec les bailleurs et les villes pour orienter et recommander ce type de constructions, a assuré la vice-présidente. Nous allons sans doute accélérer dans les années à venir mais rien n’est moins sûr étant donnée la conjoncture. Reste que notre position est de ne rien imposer aux communes. »

Et dorénavant, GPSEO doit également faire avec la pression mise par la démarche ZAN (Zéro Artificialisation Nette) qui demande aux territoires, communes, départements, régions de réduire de 50 % le rythme d’artificialisation et de la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2030.

Enfin, face à certaines critiques systématiques de Gaël Callonec (non inscrit à Conflans-Ste-Honorine), c’est le conseiller communautaire de Mantes-la-Ville, Ari Benhacoun qui est intervenu. « Vous devriez analyser sur l’ensemble des communautés d’agglomérations et urbaines de France et faire un peu de benchmark et vous verriez que notre PLHi est particulièrement ambitieux et extrêmement dynamique. Nos objectifs sont considérables et nous participons, comme d’autres territoires à desserrer les tensions sur le marché immobilier en Île-de-France. »

Finalement ce bilan à mi-parcours sera transmis à la préfecture. Les conseillers communautaires vont, dès 2023, devoir se pencher sur le PLHi 2 « car les travaux prennent entre 18 et 24 mois et nous allons sans doute devoir prolonger celui-ci », a conclu Fabienne Devèze.