« Aucune entreprise n’est à l’abri d’un acte de cyber-malveillance. » Ce message a été véhiculé à plusieurs reprises par la police et la gendarmerie qui sont intervenues le 17 novembre dernier, en mairie, pour la tenue d’une réunion auprès des entreprises locales concernant la cybersécurité. Organisé dans le cadre de la Semaine du numérique, l’événement a rassemblé 25 sociétés basées à Épône et dans les communes voisines. Selon l’édile, Guy Muller (LR), cette réunion avait pour but de faire prendre conscience aux dirigeants de ces entreprises qu’il est essentiel de connaître les techniques employées par les cyber-malfaiteurs pour lutter efficacement et le plus sereinement possible contre les attaques informatiques.
« On a toujours peur des choses qu’on ne connaît pas et je crois qu’une réunion comme aujourd’hui peut rassurer les chefs d’entreprises. Je ne pense pas que cela répondra à toutes les problématiques qu’ils pourront éventuellement rencontrer dans l’avenir mais, au moins, on réagit mieux quand on connaît les choses que lorsqu’on ne les connaît pas. Aujourd’hui, c’est donc surtout une réunion d’information. À charge ensuite à chaque entreprise d’aller plus loin dans cette démarche pour vraiment s’équiper. »
Parmi les conseils prodigués ce jour-là aux sociétés, la police et la gendarmerie ont insisté sur le fait qu’il est notamment indispensable de sensibiliser les collaborateurs de l’entreprise à ce sujet en leur demandant notamment de ne pas diffuser d’informations sensibles sur les réseaux sociaux. « Il est important de sensibiliser au maximum vos collaborateurs sur ce qui est important pour votre entreprise, ce qu’ils ont le droit de faire sur le matériel que vous mettez à leur disposition, à savoir si vous autorisez les activités personnelles sur le matériel professionnel. Autant vous le dire, c’est mal mais cela je vous laisse gérer votre matériel comme vous le voulez », explique un gendarme spécialisé sur les questions de cybersécurité tout en insistant sur la nécessité de déposer plainte lors d’une attaque informatique pour lancer une procédure judiciaire.
Selon Anthony Streicher, co-fondateur de l’entreprise de mutualisation d’achats HA Plus PME basée à Toussus-le-Noble, ces conseils sont d’une grande utilité. Cela est d’autant plus vrai que sa société a déjà été la cible d’actes de cybermalveillance. « Je suis un chef d’entreprise illustrement inconnu du grand public […] mais je suis super sexy sur le dark web. Mon entreprise, moi et mon associé, nous sommes fichés, listés avec des fichiers qui nous ont déjà été volés, des coordonnées de l’entreprise etc. Cela se vend [sur le dark web] et je fais donc partie des entreprises qui sont sur le dark web mais je le sais maintenant […]. Quand on en a conscience, on est capable de se protéger, on est capable d’agir […]. La meilleure des défenses c’est de se protéger », témoigne-t-il en ajoutant que, ces « trois dernières semaines, 26 834 tentatives d’intrusion [d’attaques informatiques] » ont été recensées sur son entreprise. Durant la réunion, plusieurs entreprises présentes ont en tout cas confié à La Gazette qu’elles prévoyaient d’être désormais plus vigilantes sur les questions liées à la cybersécurité. « Cela n’arrive pas qu’aux autres. Il faut vraiment s’en méfier », reconnaît un chef d’entreprise souhaitant conserver l’anonymat.