Un conseil municipal sous tension

Le conseil municipal du 22 novembre a laissé transparaître des discordances d’opinions entre des élus de la majorité. Alors que la conseillère municipal Sabah El Asri a évoqué son sentiment d’insécurité en tant qu’élue suite à son agression le 12 juin dernier, le maire-adjoint Sadik Serrakh l’a notamment accusée de s’être rapprochée des élus d’opposition du Rassemblement national.

Un conseil municipal particulièrement agité. Lors de la séance du 22 novembre, l’ambiance était loin d’être au beau fixe. Le ton est même monté entre des élus de la majorité. En début de séance, la conseillère municipale mantevilloise et conseillère communautaire à la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO), Sabah El Asri, a vu son souhait de voter les délibérations à bulletin secret pour « la sécurité de tous les élus » rejeté. Son sentiment d’insécurité en tant que conseillère municipale fait suite à son agression du 12 juin dernier.

Ce jour-là, comme l’a relaté Le Courrier de Mantes, Sabah El Asri a manqué de se faire renverser. Alors que le véhicule a fait demi-tour et est repassé devant elle, la conseillère municipale aurait, à ce moment-là, reconnu le conducteur. Il s’agirait du responsable d’une association de quartier dont Sabah El Asri avait souhaité, durant une réunion à la mairie, que « la subvention accordée à cette association soit baissée ». Comme le relate le média, le responsable associatif a cependant été récemment embauché comme chargé de mission à la mairie de Mantes-la-Ville ce qui n’a pas manqué de faire réagir, lors des questions diverses, le conseiller municipal d’opposition et ancien maire de la commune, Cyril Nauth (RN).

« Il y a eu une relaxe [de l’individu concerné]. Le sentiment d’insécurité, le sentiment d’agression d’un élu est tout à fait légitime et il peut s’entendre mais il y a eu confrontation et relaxe », déclare Ari Benhacoun, conseiller communautaire et maire-adjoint en charge des finances, du budget et de l’évaluation des politiques publiques, tandis que le maire-adjoint en charge notamment des affaires scolaires, Sadik Serrakh, ajoute : « Votre intervention, monsieur Nauth, aurait pu être perçue comme chevaleresque [mais] je la ressens comme une récupération purement politicienne et politique. L’élue en question, qui se positionnerait en victime, et je peux l’entendre, vient d’être récupérée par le Rassemblement national ».

Ce propos a immédiatement suscité la colère de Sabah El Asri ainsi que l’indignation de plusieurs élus de la majorité. « Là, je vais demander un minimum de respect. Ne parlez pas comme si j’étais absente et ne parlez en aucun cas en mon nom […]. Si ce soir on termine le conseil municipal avec un gigolo qui se permet de porter des accusations de la sorte, faites attention […]. Cela va très loin. Je ne permettrai pas qu’on m’insulte de cette façon-là ! », s’exclame-t-elle.

Face à la tournure que prend la fin du conseil municipal, l’édile, Sami Damergy (SE), en appelle alors au calme. « Il est hors de question qu’on s’emporte, d’un côté comme de l’autre, en se traitant de noms d’oiseaux. Et je rappelle que, même si on n’est pas d’accord, ce n’est pas une insulte d’être au Rassemblement national », déclare-t-il en regrettant néanmoins le fait que les questions de l’ancien maire RN soient faites pour « agiter » l’ambiance entre les élus.

Annonçant qu’elle refuse de quitter ses fonctions en tant qu’élue, Sabah El Asri, a néanmoins exprimé son regret de ne pas voir plus de concertation entre les maires-adjoints et les conseillers municipaux sur les différents projets de la Ville. « Au vu de cela, je demande à ce que soit mise à l’ordre du jour au prochain conseil, une délibération de vote de retrait de délégation de certains membres de l’exécutif, adjoints au maire, pour ne pas respecter les conseillers ­municipaux », ajoute-t-elle.