Hausse générale des tarifs communaux de 3,5 %, la triple-peine pour les Mantais

Entre hausse des tarifs, des bases de l’État et l’inflation, le portefeuille des Mantais va être mis à rude épreuve en 2023.

Si l’augmentation des impôts locaux n’est pas du fait de la majorité municipale, l’augmentation généralisée des tarifs, elle, si. Avec la revalorisation des bases de l’État de 7 %, tous les Mantais vont voir leurs impôts augmenter. À cela s’ajoute désormais une « hausse générale » des tarifs de 3,5 %, votée par la majorité de Raphaël Cognet (DVD), le maire de Mantes-la-Jolie, lors de la dernière séance du conseil municipal, lundi 12 décembre. Sans oublier une inflation qui ne cesse d’augmenter ! Alors si les nouveaux élus invoquent comme un mantra à chaque délibération que c’était « un engagement de campagne », c’est bien une triple-peine qui attend les Mantais en 2023. Une décision n’a pas manqué de faire réagir les oppositions qui se sont soit abstenues, soit ont voté contre.

Après la présentation de la délibération par le conseiller municipal Florent Gavarin, Raphaël Cognet a rappelé que « les tarifs municipaux, nous les actualisons chaque année. Cette année nous les actualisons plus fortement que d’habitude parce que d’habitude l’inflation est quasiment à 1 %. Cette année le choix que nous avons fait, et c’est un choix politique effectivement, c’est de ne pas suivre l’inflation. Cela a un coût pour la ville je le dis tout de suite, parce que quand l’inflation est de 7 %, augmenter de 3,5 % ça veut dire un manque à gagner pour la ville. Plus quelques tarifs que nous sacralisons comme les médiathèques, la vignette de stationnement (qui passe de 60 à 40 euros, Ndlr) et du coût des cantines scolaires que nous n’augmentons pas puisque le fait de nourrir les enfants est quand même un produit de première nécessité. C’est l’objet de cette délibération, 3,5 % de hausse générale et ensuite quelques ajustements à la marge sur des tarifs qui nous paraissent prioritaires. »

Prenant tour à tour la parole, les oppositions ont expliqué leur vote. « Nous allons voter contre cette délibération car pour nous elle reflète et illustre malheureusement la politique économique que nous subissons tous ces dernières années sous couvert de crise économique bien sûr, a lancé Audrey Hallier (LFI). Une politique qui nous fait l’illusion de gagner quelques sous d’un côté pour nous les reprendre de l’autre. Nous concédons volontiers les efforts faits par la nouvelle municipalité sur certains sujets comme les impôts locaux même si c’est à nuancer, les tarifs de stationnement, ceux de la restauration scolaire ou encore la nouvelle gratuité de la médiathèque mais nous regrettons la contradiction avec ce qui suit dans la délibération N 11 à savoir la réévaluation à hauteur de 3,5  % de certains tarifs municipaux. Pourquoi ? Parce que nous nous inquiétons notamment pour les commerçants et les restaurateurs de la ville qui souffrent et vont souffrir encore plus dans les mois à venir quant aux augmentations des denrées alimentaires et des matières premières mais surtout de l’énergie et qui vont voir la jouissance de leurs occupations commerciales augmenter donc. Des charges qui deviennent déjà trop lourdes, certains envisageant déjà leur fermeture pour 2023. Nous nous inquiétons pour les particuliers qui font souvent et de plus en plus le choix entre s’alimenter, se chauffer ou mettre de l’essence dans la voiture pour aller travailler et qui vont encore essuyer, même si ce n’est qu’à hauteur de 3,5 %, des augmentations qui vont impacter leurs loyers et l’éducation de leurs enfants. »

À droite, Jean-Luc Santini n’a pas manqué non plus de marquer son étonnement. « Pendant le débat d’orientations budgétaires, nous nous sommes trompés parce que nous avions cru comprendre que les cantines n’augmentaient pas mais le périscolaire non plus ! … En fait on voit que tout augmente de 3,5 % exceptées les cantines. Effectivement, le personnel a été augmenté et sera augmenté en 2023. Cela coûte cher donc nous allons nous abstenir parce qu’on était plutôt partis sur l’idée que tout ce qui tournait autour du scolaire n’augmenterait pas. Et ce n’est pas le cas aujourd’hui. On voit bien que, exceptée la cantine, ce qui est absolument indispensable pour les familles même si cela va vraisemblablement coûter cher aux finances de la ville, peut-être même plus que ce que l’on pense aujourd’hui, tout augmente. Nous avions cru comprendre qu’il y aurait une refonte complète des tarifs et qu’on attendait quelques mois pour y réfléchir. J’avais bien compris que la baisse de 60 à 40 euros de la vignette résidentielle était un engagement de campagne, même si c’est vous qui l’aviez votée précédemment… C’est une bonne chose, je ne sais pas. Donc nous allons nous abstenir. »