Pour 2023, le maire Djamel Nedjar a prononcé des vœux à l’accent local

Lors de la cérémonie du mercredi 18 janvier, l’édile a insisté sur l’importance de la politique locale, s’inquiétant d’une « recentralisation » grandissante.

Si de plus en plus d’élus misent sur les vœux en ligne depuis la crise sanitaire (lire notre édition du 11 janvier), certaines municipalités continuent de mettre les petits plats dans les grands pour cette traditionnelle cérémonie du mois de janvier. Et la Ville de Limay fait partie de celles-ci.

Musiciens, petits fours, stands de produits locaux, spots lumineux et grande estrade : le complexe sportif Guy Moquet était vêtu de son costume d’apparât pour accueillir les Limayennes et Limayens, venus en nombre pour une tradition à laquelle ils tiennent. Le maire (DVG) Djamel Nedjar s’est dit « heureux » de retrouver ses administrés pour ses premiers vœux déclarés en personne, depuis sa prise de fonction en octobre 2021 suite à la démission d’Éric Roulot. « Face à la crise sanitaire et aux enjeux de sobriété énergétique, on aurait pu renoncer à faire cette cérémonie mais ce n’était pas mon choix, a-t-il insisté. Être maire c’est agir, j’en ai la conviction. Il est important pour un maire de faire entendre sa voix. »

L’édile a profité de cette prise de parole pour égratigner le gouvernement sur le sujet du moment : la réforme des retraites. Une mesure qui, souligne-t-il, « repose sur le constat d’un appauvrissement du système des retraites et d’une espérance de vie qui s’accroît ». Djamel Nedjar estime cependant que l’exécutif « oublie que l’espérance de vie, pour de nombreuses catégories de français, est identique en 2022 à celle de 2014. La question est de savoir pourquoi ceux qui profitent de cet enrichissement ne peuvent pas aujourd’hui davantage payer la retraite de ceux qui leur permettent de s’enrichir ». Il constate qu’il n’est « pas le seul à s’interroger vu l’ampleur de la mobilisation », tout en espérant que celle-ci « se prolonge ». Partageant au passage sa « confiance » envers le député Benjamin Lucas (8ème circonscription des Yvelines), présent pour l’occasion, « pour poursuivre ce débat dans l’hémicycle ».

L’élu a également remis en cause la « reconcentration de l’administration d’État », fustigeant la fermeture récente de la trésorerie, « dernière grande administration d’État de Limay ». « Avec la crise sanitaire et écologique, les professionnels du monde entier vantent les bénéfices du retour à la proximité pour répondre à ces grands enjeux. Alors je demande à mes collègues élus locaux et nationaux, quel territoire sommes-nous en train de fabriquer ? Et surtout pour qui ? Car c’est bien là l’essentiel : les besoins de nos habitants sont là où ils vivent. »

Autre sujet brûlant à passer sur le grill : le prolongement d’Eole. S’il se dit « ravi de son arrivée dans le Mantois », il garde cependant des réserves sur sa capacité à régler les problèmes de mobilité dans son bassin de vie. « Je crois juste qu’une ligne de RER n’est pas un projet de territoire. Quelle infrastructure prévoit-on pour accompagner ceux qui, chaque matin, traversent la Seine ? Eux qui, pour beaucoup, la traversent quotidiennement pour pouvoir se rendre au travail ou à l’Université. Eux qui, aujourd’hui, se voient imposer une dégradation de l’offre de transport et une augmentation scandaleuse de leurs coûts. Si nous nous contentons d’Eole comme seule perspective d’avenir, nous allons au-devant de grandes difficultés pour notre territoire. »

Au-delà de porter un regard critique sur ces sujets, Djamel Nedjar a surtout insisté sur sa mission d’élu local, en remerciant notamment les habitants de Limay, mais aussi son équipe municipale. « Être le premier magistrat de sa ville c’est surtout être le premier acteur des transformations de sa commune et des solutions apportées à ses administrés. Contrairement à d’autres, je n’agis qu’avec un double objectif : le progrès social et sociétal, et l’intérêt général des Limayennes et des Limayens. »