Le mardi 17 janvier dernier, la maison et le bureau en mairie de Raphaël Cognet, maire de Mantes-la-Jolie, ont été perquisitionnés dans le cadre d’une enquête sur l’octroi de subventions à la maison médicale. Le service de l’urbanisme de la Ville a subi le même sort à l’hôtel-de-ville. Les enquêteurs de l’Office Centrale de Lutte contre les Infractions Financières et Fiscales (OLCLIFF) cherchaient à déterminer avec précision le rôle qu’a pu jouer Raphaël Cognet dans cette affaire.
Une question s’impose : pourquoi donc les policiers de l’OLCLIFF se sont-ils donnés la peine de visiter la maison de Raphaël Cognet si, comme il l’a affirmé sur les réseaux sociaux, la justice ne le considère que comme un témoin ? N’était-il pas maire de Mantes-la-Jolie lors de la période concernée ? N’a-t-il pas inscrit volontairement ce point à l’ordre du jour du conseil municipal concerné ? Ne connaissait-il pas le dossier ? N’a-t-il pas voté en faveur de cette délibération comme maire de la commune ?
Cela signifierait en filigrane qu’il exerçait ses responsabilités avec une légèreté coupable, se contentant de survoler les dossiers mantais plutôt que de faire preuve d’une implication sans faille dans la gestion de sa collectivité. Il est vrai qu’à l’époque, il cumulait ses fonctions communales avec la présidence de la communauté urbaine GPSEO, un établissement public s’étendant sur 73 communes de la vallée de la Seine de Conflans Sainte-Honorine à Mantes-la-Jolie en passant par Poissy et les Mureaux soit plus de 400 000 habitants.
Ces questions légitimes, les fins limiers de l’OLCLIFF qui n’ont pas la naïveté chevillée au corps se les posent aujourd’hui dans le cadre de cette affaire. Décidément, Raphaël Cognet est un récidiviste. Il s’exonère bien vite d’un futur qui pourrait le rattraper, imaginant sans doute en joueur d’échecs compulsif, que la vie politique s’apparente à un échiquier sur lequel on déplace des pièces pour gagner la partie.
Comme il n’est pas à une exagération près, il précise catégorique sur son compte Facebook « que l’enquête en cours sur laquelle je n’ai aucun commentaire à faire ne concerne aucun membre de l’actuelle majorité municipale ». Peut-être va-t-il un peu vite en besogne et que d’autres protagonistes pourraient être invités dans le dossier sans encore le savoir.
Affirmer haut et fort que cette affaire ne concerne aucun membre de l’actuelle équipe municipale c’est faire preuve au minimum d’une mémoire sélective. Comme l’indique l’adage, les paroles s’envolent mais les écrits restent. Sur le site internet de la Ville, à l’occasion de sa démission suite aux différends dans l’équipe majoritaire début 2022, n’était-il pas écrit à propos de Nathalie Aujay, aujourd’hui adjointe au maire en charge de la santé que « l’élue a collaboré depuis la genèse du projet à l’installation d’une Maison médicale rue de Lorraine, opération marquante dans la lutte contre la désertification médicale ». Si l’élue a collaboré depuis le début à ce projet si utile et très apprécié des Mantais, a-t-elle fait preuve d’une surdité et d’une cécité totale au point de ne jamais se manifester ? De n’être au courant de rien ? De ne rien remarquer ?
Le Petit Chose, comme l’a surnommé en son temps avec mépris son désormais collaborateur, continue de tracer son sillon.
Pas sûr qu’à ce rythme, son tracteur ne tombe pas rapidement en panne de carburant.
Le président du Conseil Départemental aussi visité
Dans le cadre de cette enquête concernant l’octroi d’une subvention d’un peu plus d’un million d’euros à un projet de construction d’une maison médicale à Mantes-La-Jolie porté par la SCI de son beau-frère et un promoteur immobilier, le domicile du président du Conseil départemental des Yvelines et le conseil départemental ont été eux aussi perquisitionnés.