Le métier de conservateur restaurateur de sculptures expliqué à des collégiens

Quatre groupes sculptés du château de Versailles sont actuellement en cours de restauration dans les anciens locaux mantais du fabricant de matelas Dunlopillo transformé en un tiers-lieu culturel.

Le château de Versailles n’a jamais été aussi près de Mantes-la-Jolie. La commune a effectivement été choisie pour accueillir, en 2022, la restauration des quatre groupes sculptés des premières et deuxièmes cent marches de l’Orangerie du château de Versailles. Alors que le lieu pouvant accueillir cette restauration d’une durée de deux ans a changé à plusieurs reprises, passant de l’ancienne piscine du Val-Fourré à l’ancien collège André Chénier situé dans ce même quartier, la décision s’est finalement portée sur les anciens locaux du fabricant de matelas Dunlopillo dont le président du Département, Pierre Bédier (LR), avait soulevé l’idée, en avril 2021, de transformer la friche industrielle en un tiers-lieu dédié, entre autres, aux activités culturelles. Sur son site internet, le château de Versailles indique que le tiers-lieu éducatif et culturel pour la restauration des sculptures s’étend sur « près de 1 500 m² ».

Nommé « Le réveil de la pierre – du château de Versailles à l’usine Dunlopillo : itinéraire d’un patrimoine yvelinois », il est ouvert les mardis aux scolaires pour leur permettre d’en apprendre plus sur les groupes sculptés réalisés par Louis Le Conte et Pierre Legros vers 1687 qui y sont restaurés, ainsi que sur le métier conservateur restaurateur de sculptures. Le 10 janvier dernier, le tiers-lieu a notamment reçu la visite des élèves d’une classe de quatrième au collège Martin Luther King, à Buc, dans le cadre du programme « À la découverte des métiers d’art. Piloté par le musée des arts décoratifs et l’Institut national des métiers d’art », ce programme est soutenu par le ministère de la Culture et est en partenariat avec celui de l’éducation nationale pour permettre, entre autres, aux élèves franciliens scolarisés en quatrième et en troisième d’identifier les professions d’art pour, éventuellement, créer des vocations.

« C’est très bien d’expliquer [notre métier] », se réjouit Olivier Rolland, un des conservateurs restaurateurs des sculptures du château de Versailles présentes dans le tiers-lieu mantais, en insistant néanmoins sur le fait que la communication auprès du grand public ne représente pas l’essentiel de sa profession. Néanmoins, selon lui, la venue des élèves est essentielle pour leur expliquer qu’il ne faut pas confondre le métier de copiste avec celui de conservateur restaurateur d’œuvres d’art.

La visite des collégiens de l’établissement Martin Luther King, à Buc, s’inscrit dans le cadre du programme À la découverte des métiers d’art.

« Beaucoup de gens confondent [ces deux professions], explique-t-il. Les copistes font des copies. C’est un métier très noble et très ancien. Nous, notre métier est plus récent et consiste vraiment à conserver [les œuvres d’art]. Nous allons certainement refaire quelques petites parties sur les sculptures mais ce n’est vraiment pas le plus important [pour notre métier]. Le plus important c’est vraiment de mettre en valeur l’original. »

Les élèves du collège Martin Luther King rencontrés par La Gazette le 10 janvier semblent en tout cas ravis d’en apprendre plus sur la manière dont les groupes sculptés du château de Versailles sont restaurés. « Je ne pense pas [faire du métier de conservateur restaurateur ma future profession] mais c’est vraiment très intéressant. Cette visite nous permet d’apprendre plein de choses », affirme une collégienne de 14 ans en expliquant qu’elle apprécie particulièrement le fait de pouvoir observer de près les groupes sculptés. « Elles sont beaucoup plus grandes que ce que je pensais. Je suis impressionnée par leur hauteur. Comme on les voit de plus près, on voit aussi plus de détails », ajoute-t-elle.

Selon Olivier Rolland, la taille des groupes sculptés, pesant chacun une vingtaine de tonnes, est d’ailleurs un des critères ayant contribué à la délocalisation de la restauration de ces œuvres. « Il y a un très bon atelier de restauration au château de Versailles mais il n’était pas assez grand pour accueillir ces groupes-là qui sont quand même considérables et puis il y en a quatre d’un coup », détaille-t-il en insistant sur le fait que le tiers-lieu mis à disposition par le Département permet à l’ensemble des conservateurs restaurateurs de travailler « dans des très bonnes conditions ».

Outre l’ouverture aux scolaires, le château de Versailles indique que le tiers-lieu culturel et éducatif est également ouvert sur entrée libre et gratuite les mardis, de 9 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h 30. Pour les groupes, les réservations sont obligatoires. Elles se font par courriel à l’adresse reveildelapierre@yvelines.fr.