Quelles communes du territoire font croître leur population ?

Les chiffres dévoilés par l’INSEE, comme chaque année à la fin du mois de décembre, mettent en exergue les communes du territoire à la population croissante. Et qui, directement, font évoluer la démographie de la communauté urbaine et du département.

Les Yvelines, un territoire attractif ? Difficile de tirer des conclusions hâtives. Mais les chiffres de la démographie, dévoilés par l’INSEE le 29 décembre 2022, sont clairs : à l’échelle du département, la population augmente de manière exponentielle. En effet, selon les statistiques de la population légale en 2023 rendues publiques par l’institut, on compte 28 000 habitants supplémentaires sur le territoire en six ans (chiffres basés sur le recensement de 2020), de quoi atteindre un total de 1,45 million d’âmes. Sur les six années précédentes, l’augmentation était plus timide, avec près de 12 000 néo-yvelinois.

Si on se concentre sur le territoire de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO), on comptabilise près de 17 000 habitants supplémentaires. Une accélération sensible, expliquée d’abord par la croissance significative d’un bon nombre de communes, mais aussi par le peu de déclin constaté parmi elles. Seule Mantes-la-Jolie (-2,3 % en six ans) semble ternir le tableau.

Prenons Poissy par exemple. Avec ses 39 731 habitants, elle joue un rôle important dans la santé démographique du territoire. Et sur ces six dernières années, elle fait figure de bonne élève, avec une augmentation de 7,4 % de sa population. Un constat qui enthousiasme dans les couloirs de l’hôtel de ville, comme en témoigne Patrick Meunier, adjoint délégué au développement économique, aux transports à l’urbanisme et à la stratégie foncière. « On a été heureux de constater que selon ce recensement partiel, notre population avait augmenté par rapport à celles de villes proches, souligne-t-il. Depuis l’arrivée de Karl Olive en 2014, des projets importants ont été menés, et certains sont déjà réalisés ».

Parmi ces derniers, on observe notamment des « logements qualitatifs à des prix plus abordables que nos villes voisines », avance l’élu, qui pointe notamment l’exemple du quartier Maurice Claire. « Il est sorti au prix de vente de 3 500 euros par mètre carré, pour une construction de qualité et attractive. »

« La ville attire beaucoup […] car beaucoup de Parisiens et de franciliens de la petite couronne veulent plus de nature et de maisons », confie Lionel Wastl, maire EELV d’Andrésy.

Patrick Meunier explique également cette croissance par des projets qui ne sont pas liés directement aux habitants, mais qui « apportent une certaine attractivité », et qui « donnent une image de la ville qui est autre que celle qu’on pouvait avoir ». Il cite notamment l’usine Stellantis, la maison centrale, et évidemment le futur centre d’entraînement du Paris-Saint-Germain, toujours espéré pour cet été 2023.

À une échelle différente, la commune d’Andrésy tire elle aussi son épingle du jeu. Avec une augmentation de 9,23 % de sa population, la ville atteint un total de 13 236 habitants. Tout sauf un hasard selon l’édile EELV Lionel Wastl. « La ville attire beaucoup, encore plus depuis le covid, car beaucoup de Parisiens et de Franciliens de la petite couronne veulent plus de nature et de maisons, confie-t-il. Au final, ils reculent et arrivent ici, car Andrésy est un beau compromis. On est proche des pôles d’emploi, tout en étant privilégiés avec un bras secondaire de la Seine d’une part, et au-dessus, un massif boisé qui représente un axe de promenade extraordinaire ».

Outre les projets immobiliers qui ont permis de proposer plusieurs centaines de logements supplémentaires, Lionel Wastl tient à valoriser le travail de son équipe municipale et qui a pu, selon lui, rendre sa ville attractive. « Depuis trois ans, on a pris des mesures pour rendre notre ville inclusive et exemplaire, ajoute-t-il. Notre petit marché est composé de produits recyclés à 90 %, on respecte la loi Egalim avec des produits bio et locaux à la cantine, on a deux agents contractualisés de l’école maternelle par classe… Sans parler de notre association de bénévoles pour les personnes isolées par exemple. Tout ceci peut expliquer la croissance ».

Les investissements de la Ville dans le secteur scolaire semblent en effet porter leurs fruits : selon les chiffres de l’Insee, la population andrésienne rajeunit peu à peu, attirant un plus grand nombre de familles et de jeunes parents.

Avec ses 39 731 habitants, Poissy joue un rôle important dans la santé démographique du territoire.

D’autres communes ont connu une augmentation plus élevée à l’échelle du département, comme Vélizy-Villacoublay (+10,6 %) et Saint-Cyr-l’École (+12,4 %). Mais celle qui impressionne au sein de la communauté urbaine, c’est bien Carrières-sous-Poissy qui, du haut de ses 17 417 habitants, a connu une progression de 13,5 % en six ans.

Grâce à une forte natalité et une attractivité qui touche les jeunes familles, la commune yvelinoise accroît sa place dans le territoire. Des projets d’envergure, déjà terminés ou en cours, permettent également l’arrivée de nouveaux habitants, tout en améliorant les conditions de vie des Carriéroises et Carriérois. Les chantiers de la cité des Fleurs soulignent notamment cette volonté. « Après une réhabilitation thermique des 43 bâtiments de la résidence des Fleurs, le bailleur CDC Habitat, vient de lancer un nouveau chantier. Des travaux de résidentialisation de l’ensemble vont être effectués d’ici à fin 2024 » souligne le conseil départemental des Yvelines, qui ne finance pas moins de 4,1 millions d’euros de cette seconde phase, dont le coût total culmine à 9 millions d’euros.

Les espaces extérieurs seront également reconfigurés, avec par exemple l’aménagement de cheminements piétons ou encore une évolution de l’offre de stationnement. « C’est la première fois qu’un chantier d’envergure a lieu, a glissé Eddie Aït, le maire SE de la ville, au Département. Il était urgent de réaliser des travaux dans ce quartier qui représente 25 % de la population de la commune. »

L’autre grand projet de cette zone de la ville, baptisé « Carrières Centralité », est également une preuve de l’ambition de la municipalité. Ce nouvel éco-quartier de 47 hectares, qui devrait être livré dans sa totalité en 2029, permettra à la ville de continuer sur sa lancée. 3 000 logements, 27 000 mètres carrés de commerces, ou encore 38 000 mètres carrés d’activités, de services et d’équipements privés. De quoi poursuivre à la fois l’aménagement durable de la ville, ainsi que son accroissement.