Les élus de l’opposition placés sous haute surveillance

Le groupe d’opposition Mantes Unie pour l’Avenir s’est vue changer la localisation de ses bureaux au sein de la mairie. Un changement se révélant dégradant pour les conditions de travail du groupe municipal.

Il ne fait pas bon être opposant à Raphaël Cognet. Surtout si on représente le groupe Mantes Unie pour l’Avenir qui représente quand même plus de 30 % des électeurs aux dernières élections municipales partielles de mai 2022 soit 2 899 mantais pour être précis. Le sujet lui tenait tellement à cœur que le maire a trouvé en sept mois les moyens de changer la localisation du bureau de l’opposition. Ceux qui attendent de la ville des travaux urgents apprécieront au passage que les priorités ne sont pas les mêmes pour tous. Traditionnellement installés au deuxième étage de l’hôtel-de-ville depuis de nombreuses années, voilà que la pièce dédiée au groupe présidé par Jean-Luc Santini se retrouve au rez-de-chaussée, au beau milieu du hall central, sans fenêtre, avec des baies vitrées partiellement opacifiées pour assurer une confidentialité à minima.

Ce bureau est un ancien lieu de stockage. Symboliquement, le maire envoie un message déplorable à ses opposants et par ricochet à tous ceux qu’ils représentent. Un courrier reçu par Jean-Luc Santini signé Edwige Hervieux lui annonçant ce changement en décembre ne manque pas d’humour : « Je veux que vous ayez les moyens de travailler dans de bonnes conditions » lâche la candidate battue aux dernières élections législatives avec l’étiquette macroniste. Il semble que la définition de « bonnes conditions » ne soit pas la même pour tous…

Si les meilleures conditions de travail se résument à deux tables de taille réduite et cinq chaises alors que le groupe compte sept élus, le but est atteint et même dépassé.

Cette démarche est pour le moins hypocrite. Elle ne trompe personne. Ce déplacement de lieu ne s’explique que par une seule raison : la volonté du maire d’isoler les élus du personnel communal et d’éviter ainsi des rencontres informelles avec des agents qui, se trouvant au cœur du dispositif, peuvent faire remontrer des informations sur la réalité d’une ville qui n’est pas celle dépeinte par une communication municipale ­omniprésente.

Et sérieusement renforcée avec l’arrivée d’une directrice en provenance du département voisin et d’une directrice-adjointe, désormais reléguée au rang de second couteau alors qu’elle gérait jusqu’à l’été dernier la rédaction d’un hebdomadaire local qui a démontré à travers ce transfert qu’il n’est pas observateur de la vie locale mais bel et bien acteur.