Un champion « made in 78 »

Son visage vous dit peut-être quelque chose… C’est l’un des plus grands champions de l’histoire des jeux télévisés de France 3 ! Rencontre avec Arthur, un Yvelinois pas comme les autres.

Le quiz des champions presente par Cyril Feraud

Crédits photo : Christophe Lartige – FTV

Le soir du 21 janvier, il faisait partie des dix champions venus s’affronter durant l’émission « Le quiz des champions », sur France 2. Arthur, trente ans, n’en est pas à son premier plateau télévisé. D’ailleurs, pour participer au « quiz des champions », il faut gagner sa place en ayant marqué l’histoire d’un ou plusieurs programmes de France Télévisions. Ce jeune compositeur et arrangeur s’est démarqué dans Slam, l’émission de France 3 présentée, elle aussi, par Cyril Féraud. En 2020, à vingt-huit ans, Arthur a battu un double record de l’émission en remportant, après 28 semaines de compétition, la somme de 158 000 euros. Nous avons rencontré ce grand champion originaire de Poissy, pour lui demander la recette du succès.

Aujourd’hui trentenaire, Arthur est né à Poissy, y a vécu jusqu’à ses vingt ans, puis a déménagé à Carrières-sous-Poissy. Passionné de musique, il a fait le conservatoire national et gagne aujourd’hui sa vie en tant qu’arrangeur. Compositeur, Arthur joue également de la flûte traversière dans un groupe de rock… Mais c’est son autre passion qui l’a fait connaître du grand public : celle qu’il a, depuis tout petit, pour les jeux télévisés. Il a été bercé durant toute son enfance, « depuis que j’ai trois ou quatre ans », nous précise-t-il, par « Motus » (diffusé sur Antenne 2 – puis sur France 2 – de 1990 à 2019) et « Des chiffres et des lettres » (diffusé sur France 3 les samedis et dimanches). « Je m’étais toujours promis qu’à mes dix-huit ans, je m’inscrirai à tous les jeux télé possibles et imaginables. » L’objectif d’Arthur n’est alors pas tant de gagner de l’argent, mais de jouer à ses jeux préférés. Le jeune homme tout juste majeur est loin de se douter qu’il sera un jour un grand champion de Slam. Il se souvient : « À la base, je ne croyais pas vraiment en mes chances de gagner… D’ailleurs le premier jeu auquel j’ai participé, c’était Slam, et j’ai perdu. »

Rapidement, il gagne un, puis deux jeux… « Les sommes n’étaient pas énormes, mais c’est quand même sympa quand on est étudiant de gagner 500 euros ou 1 000 euros », nous explique-t-il avant d’ajouter, « j’ai eu envie d’en faire d’autres pour les deux raisons en vrai : j’ai toujours aimé les jeux télé et évidemment, on ne crache jamais sur un peu d’argent ». Aujourd’hui, des années plus tard, Arthur est incapable de nous dire à combien d’émissions il a participé. Il faut dire qu’il n’a pas chômé ! En une dizaine d’années, l’Yvelinois a participé à une dizaine de jeux différents… dont ceux qu’il regardait étant enfant. Lorsqu’on lui demande quel a été son préféré, il avoue sans vergogne « avoir une faiblesse pour Motus » auquel il a participé quatre fois. « Et j’ai gagné à chaque fois, annonce-t-il fièrement avant d’ajouter : j’adore Thierry Beccaro (le présentateur de l’émission, Ndlr)… » Une chose qui lui a particulièrement plu dans sa participation à « Motus », c’est l’atmosphère de tournage. « Dans ce jeu, il y avait un côté un peu bonne franquette pendant le tournage, qu’il n’y a pas dans les autres jeux. » Il se souvient avec un sourire dans la voix de cette ambiance étonnante, avec notamment des cadreurs qui « parlent entre eux alors qu’on est censé ne pas faire de bruit pendant que ça tourne ».

Mais alors, comment devient-on champion d’un jeu télévisé ? Arthur nous explique que pour un jeu de culture générale, il n’y a pas vraiment d’entraînement particulier à faire, si ce n’est se cultiver au quotidien. En revanche, dans des jeux comme « Slam » ou « Des chiffres et des lettres », qui demandent une certaine gymnastique du cerveau, on peut se préparer. Pour « Motus », Arthur nous explique qu’il est « assez courant » de la part des candidats d’apprendre par cœur des listes de mots soigneusement choisis et très complémentaires. « Pour ouvrir le jeu. » Même histoire pour « Des chiffres et des Lettres », « il y a des techniques de calculs ». Futurs candidats, vous êtes prévenus : on ne devient pas champion par hasard ! Arthur nous raconte : « Si je dois participer à un jeu comme Motus, pendant le mois qui précède l’émission, je vais m’entraîner assez intensivement. » La clé du succès selon lui ? Regarder quotidiennement l’émission en question et s’entraîner sur l’application mobile du jeu, si elle existe. Arthur reconnaît préférer ce type de jeux-là, affirmant : « Je ne me considère pas comme quelqu’un de très cultivé… Par contre, j’ai une très bonne mémoire. »

C’est cette mémoire phénoménale, et quelques années d’expériences en plus, qui lui ont permis de retourner à « Slam » en 2019, et de gagner cinq quotidiennes d’affilées. Le maximum ! Il a ensuite logiquement été invité pour le « Grand Slam » pour lequel il est resté plus de six mois à l’antenne. D’ailleurs, suite à son élimination, le présentateur Cyril Féraud avait confié sa tristesse de voir partir cet « immense champion » au magazine Voici. « C’est le premier candidat qui me fait pleurer », avait-il même déclaré à l’écran, ce 18 octobre 2020. Un parcours incroyable qui a permis à Arthur d’être invité à trois « Quiz des champions ». Si cette fois-ci, le candidat a été éliminé à la deuxième manche, il affirme être « toujours vachement content d’y aller ».

Le petit Yvelinois qui a fait son primaire à l’école élémentaire La Bruyère a désormais d’autres projets. Concernant les jeux télévisés, il n’a pas « spécialement prévu d’en refaire », mais ne ferme pas la porte à une éventuelle inscription à « La carte aux trésors », sur France 3. Lorsque nous lui demandons quel serait son conseil à celles et ceux qui voudraient marcher sur ses traces, il s’amuse : « Je suis mal placé pour donner le conseil de lire, vu que je lis très peu, mais je sais que c’est une bonne chose… » Le musicien reprend son sérieux, en revanche, lorsqu’il affirme qu’ « il y a plein de choses intéressantes à faire à Paris ou dans les grandes villes de Province. » Il se désole qu’on pense à la musique classique comme à un art bourgeois, alors que certains concerts « sont bien plus accessibles qu’on peut le penser, et pas seulement du point de vue du prix ». Le mot de la fin de ce champion « made in 78 » : « Renseignez-vous sur ce qui se passe autour de chez vous, parce qu’on se rend assez peu compte de tout ce à quoi on a accès. » Ça tombe bien, les pages culture de La Gazette en Yvelines servent à ça !