Les faits remontent au 17 avril 2022. Un groupe de jeunes mantois dérobe une motocross Yamaha 125 YZ à un adolescent à la station-service de Limay. Le jeune homme a préféré obtempérer après avoir été menacé. Mais l’affaire ne s’arrête pas là. La victime reconnaît un de ses agresseurs et décide de lui donner rendez-vous aux Garennes via Snapchat pour une restitution. Il vient accompagné de son père et de deux de ses amis.
La réunion dégénère et la police finit par être appelée aux alentours de 23 h. Ils y découvrent une trentaine de personnes rassemblées mais surtout au sol, le père baignant dans une mare de sang. Celui-ci a le cuir chevelu entaillé de 4 plaies. Il a été vraisemblablement frappé avec une hache et ses jours ne sont pas en danger. Toutefois, il se voit délivrer une incapacité de travail de 35 jours ainsi que 80 jours d’arrêt liés au retentissement psychologique.
Les forces de l’Ordre récupèrent également une pierre portant du sang, une lourde masse de chantier et un morceau de bois, ce qui permet de lancer des recherches sur les traces ADN ainsi que sur les empreintes digitales. Bien aidés aussi par le bornage téléphonique, les fonctionnaires d’État découvrent les identités de plusieurs individus – trois mineurs et deux majeurs – qui sont arrêtés le mercredi 1er février.
Jeudi, les deux majeurs étaient présentés au tribunal de Versailles lors des comparutions immédiates. Multirécidivistes – l’un pour des faits identiques, l’autre pour une conduite sans permis, vols et refus d’obtempérer – ils demandaient le renvoi de leur procès afin de mieux préparer leur défense, demande appuyée par leur avocat.
En effet, celui-ci fustigeait le déni de justice durant l’enquête. Il reprochait aux policiers de ne pas avoir écouté l’intégralité des témoins ni d’avoir réalisé la confrontation entre la victime et ses agresseurs. Un premier point corroboré par les diverses versions entendues : pour certains c’est le père qui serait arrivé avec la machette et qui aurait provoqué la bagarre.
Après délibération, le ministère public a renvoyé le procès à une date ultérieure mais a laissé les deux jeunes hommes en détention car il redoutait « un risque de pression et de concertation ». Concernant les mineurs, 2 ont été incarcérés également et 1 placé sous contrôle judicaire.