Nicolas Kern, alias Ferdinand Bardamu, bien mal récompensé

L’ex-blogueur et ex-agent d’accueil à la Poste s’est vendu pour un plat de lentilles. Le voilà chargé de mission à la ville. Autopsie d’un parcours chaotique.

On le croyait Chevalier blanc, épris de justice, prêt à se battre jusqu’à son dernier souffle pour faire triompher sa vérité, prêt à dénoncer tout ce qu’il considérait comme des dysfonctionnements démocratiques, à lutter jusqu’à la mort pour défendre ce qu’il considérait comme le bien : Aujourd’hui, ses plus fidèles supporters ont la gueule de bois. Quelle déception ! Quelle stupeur ! Quelle tromperie ! Quel retournement ! Les mots manquent aux plus inspirés pour dépeindre une attitude qui donne la nausée !

Lui qui disait exécrer les Hommes de pouvoir, les puissants, le voilà aux ordres du maire de Mantes-la-Jolie, chargé de mission au service culture pour 2 448 euros mensuels. Un traitement que beaucoup de ses collègues de la mairie lui envient à juste titre. Mais cette rémunération récompense bien mal la qualité des services rendus pendant des années à son nouveau patron à travers son blog, interrompu à la suite d’une décision de justice.

Entre les deux hommes, ça n’a pas toujours été le grand amour. C’est à Ferdinand Bardamu que Raphaël Cognet doit le sobriquet peu flatteur de Petit Chose. À cette époque, l’ex-journaliste ne ménageait pas sa plume pour moquer l’élu en qui il ne voyait pas un futur maire.

Lui qui disait exécrer les Hommes de pouvoir, les puissants, le voilà aux ordres du maire de Mantes-la-Jolie, chargé de mission au service culture pour 1 856 euros mensuels.

Désormais, l’ex-moniteur de ski ne dévale plus que les marches de l’Agora, son nouveau lieu de travail. Adieu le prestige de l’anorak rouge de l’ex-moniteur de ski, oubliée la carte de presse tricolore de l’ex-journaliste au fond du portefeuille, le voilà au service des Mantais. Ce qui ne le change pas vraiment d’un passé récent, lui qui officiait comme agent d’accueil à la Poste.

On a la passion du service public ou on ne l’a pas !

Dans une fonction mal définie : « En fait, personne ne sait vraiment à quoi il sert s’interroge, un agent de la ville. On l’aperçoit souvent fumer sa cigarette sur le parvis en haut des marches. Pour le reste… ».

Au-delà de ce qu’il fait ou ne fait pas, c’est surtout le sort qui lui a été réservé qui interroge : « Franchement, avec tous les services qu’il a rendus depuis des années et pendant la dernière campagne municipale, Raphaël Cognet fait preuve d’une énorme ingratitude à son égard. Il aurait pu le prendre à son cabinet avec un salaire largement supérieur, considère un mantais pourtant pas fan du personnage. Pendant des années, il a utilisé le pseudo de Ferdinand Bardamu qui était aussi celui de Louis-Ferdinand Céline, auteur antisémite qui a écrit pendant l’occupation pour des journaux collaborationnistes. C’est sans doute de là que lui vient cette ­passion pour la ­dénonciation ».