La Ville délaisse le Val-fourré

Depuis quelques mois, le Val-Fourré est laissé à l’abandon par une municipalité qui s’en désintéresse. Les habitants s’offusquent qu’on laisse ainsi s’installer un marché de la misère en marge du marché forain.

Par faiblesse ou par négligence et quelques qu’en soient les raisons, un constat s’impose : le secteur de la Dalle du Val-Fourré se dégrade à la vitesse grand V. En cause, la présence d’un marché sauvage qui se développe en marge du marché forain. Une situation qui rend furieux Moussa, un gamin du quartier aujourd’hui père de famille. « Franchement, ce n’est pas aux gens qui viennent essayer de gagner quelques euros en vendant des objets récupérés aux encombrants que j’en veux. C’est à ceux qui laissent faire ce marché de la misère sous nos fenêtres ». Et Moussa de dépeindre une situation intolérable pour les habitants du quartier : « Ça se passe surtout le vendredi et le dimanche, quand il y a beaucoup de monde au grand marché. Ils éparpillent ce qu’ils proposent à la vente à même le sol. Ça peut être des vieux appareils électro-ménagers comme des aspirateurs, des sèche-cheveux, des rallonges pour les portables ou des vêtements dont on ne connaît pas la provenance. Quelle image ça donne du Val-Fourré alors que plein de clients viennent des villes voisines faire leurs courses sur le grand marché qui a une très bonne réputation ? ».

Le secteur de la Dalle du Val-Fourré se dégrade à la vitesse grand V. En cause, la présence d’un marché sauvage qui se développe en marge du marché forain.

Si la présence de ce marché de la misère n’est guère valorisante pour le secteur, il y a encore pire si on écoute Khadija, elle aussi riveraine du Val-Fourré : « Déjà leur brocante c’est pas terrible mais normalement c’est pas dangereux. Mais quand je vois arriver des femmes avec des grandes gamelles pour vendre de la nourriture, ça m’inquiète beaucoup plus, s’offusque la quinquagénaire. On ne sait rien de la manière dont ça a été cuisiné. On ne peut pas vendre des plats comme ça dans la rue, sur la Dalle, sans des conditions d’hygiène correctes. Ça ne se fait pas. Pour le moment, on est en plein hiver, il fait froid donc il n’y a moins de risque mais quand le printemps va arriver et qu’il va faire plus chaud, les gens qui mangent ce qu’ils achètent dans ces conditions risquent de s’intoxiquer ».

Et Khadija de renvoyer la responsabilité de la situation vers une municipalité visiblement dépassée par la situation : « J’aperçois des fois des policiers municipaux se promener sur le grand marché. Pourquoi le maire ne leur demande pas d’évacuer ces personnes qui vendent leurs affaires à la sauvette ? Il parait qu’à Mantes-la-Jolie, on a une police environnementale. Ils ne sont pas qualifiés pour s’en charger et faire que ça s’arrête ? On attend quoi ? Qu’une famille s’empoisonne ? Que l’image du quartier qui s’était améliorée de dégrade à nouveau ? De toute façon, le maire s’en fout. Il vient au Val-Fourré de temps en temps comme d’autres vont à Thoiry ».