GPSEO va investir 163 millions d’euros en 2023

Le rapport d’orientations budgétaires de GPSEO a donné lieu à quelques discussions avant que les arbitrages ne soient définitivement rendus lors du vote du budget lors d’une prochaine séance.

Jeudi 9 février, à l’occasion du premier conseil de l’année, les élus de la communauté urbaine de Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) ont débattu des grandes orientations budgétaires pour 2023. Et c’est dans un contexte d’inflation « plus forte qu’attendue », de guerre, de politique monétaire et de « suppression de la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) », comme l’a rappelé Pascal Poyer, 11e vice-président en charge des finances, lors de sa présentation que la communauté urbaine devra voter son budget 2023. Un budget qui devrait être en hausse de 2,7 % du fait des différentes augmentations de points d’indice du personnel et de la forte augmentation des coûts de l’énergie, des fluides, des matériaux, des chantiers etc., (272 millions d’euros de recettes de fonctionnement, 82 millions d’euros en autofinancement et des dépenses de fonctionnement évaluées à quelque 240 millions d’euros).

Pour autant, Grand Paris Seine & Oise ne prévoit pas de réduire ses investissements sur la période. « Notre programmation pluriannuelle d’investissements (PPI) se monte à 435 millions d’euros jusqu’à la fin du mandant, a souligné l’élu en charge des finances. En 2023, cela ne représente pas moins de 163 millions d’euros d’investissements dans les voiries, Eole, les équipements publics, les mobilités, le renouvellement urbain, le développement économique, la transition énergétique et les différentes rénovations. » et de citer notamment les travaux qui vont être entrepris sur « la piscine d’Andrésy, celle de Meulan-en-Yvelines mais également les travaux du théâtre de La Nacelle ».

Conseiller communautaire d’opposition, et maire d’Issou, Lionel Giraud, est revenu sur le taux de fiscalité sur le foncier bâti. « […] Oui la fiscalité propre est nécessaire. Si nous n’avons pas de levier nous ne pouvons pas faire fonctionner cette intercommunalité. Nous faisons partie de l’exécutif et nous partageons de facto les grandes lignes des orientations. Certains propos contestant la légitimité de cette fiscalité propre nous heurtent profondément […] Néanmoins, nous ne pouvons pas rester sourd à ce que cette nouvelle fiscalité a pu impacter en 2022 nombre de foyers déjà touchés par l’inflation et dont le pouvoir d’achat s’érode un peu plus chaque jour. […] Le scénario de ce soir est basé sur le maintien d’une fiscalité sur le foncier bâti à 6 points. Le montant dû par les foyers va augmenter mécaniquement suite à la révision des bases votée à l’Assemblée nationale (7,1 %), ce qui veut dire qu’un foyer qui payait 300 euros en 2022 va payer 323 euros en 2023. Nous sommes un certain nombre dans ce groupe à proposer de neutraliser cette hausse en baissant le taux de fiscalité sur le foncier bâti à 5,5 ou 5,25 points. Cet effort représenterait 2,6 à 3 millions de recettes en moins. […] les marges de manœuvre sont faibles mais elles existent. C’est un petit geste pour la communauté urbaine mais, loin de la démagogie de ce que nous avons pu voir devant, cette réunion (lire ci-dessous) représente un grand pas vers la réconciliation de notre institution avec ses habitants […], de ses propriétaires, et c’est un homme de gauche qui vous le dit […] » La majorité a pris acte de cette demande. Une demande de baisse de la taxe relayée également par Gaël Callonnec, conseiller communautaire de Conflans-Sainte-Honorine.

Membre du groupe de travail sur la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), Maël Wotin, conseiller communautaire et maire de Montalet-le-Bois, s’est inquiété d’une possible « harmonisation » qui entrainerait un relèvement de 9 %. La présidente, Cécile Zammit-Popescu lui a répondu qu’ils n’allaient « pas rentrer dans le débat de TEOM ce soir, ce n’est pas l’objet. Nous sommes sur le ROB et il était important d’avoir cette alerte ce soir avec ce déficit du budget annexe déchets qui va s’aggraver tous les ans, dont 7,7 millions d’euros pour 2023 […] Je suis quand même heurté par tes propos Maël parce que nous sommes dans le plus grand respect de ce groupe de travail déchets ; Vous avez encore une séance de travail demain et peut-être que vous en aurez d’autres en jugeant qu’il est bon de vous revoir encore. On va apporter des éléments en conférence de maires le 16 mars, comme je m’y suis engagée, pour qu’on prenne les décisions tous ensemble. Je ne voudrais pas que cette alerte faite dans le ROB ou des articles de presse dont je ne suis pas responsable puissent vous faire croire tout autre chose ». Un propos complété par Stéphan Champagne, 12e vice-président aux déchets rappelant « qu’après 45 heures de discussion et un déficit de 16 millions d’euros, rien n’est encore acté aujourd’hui ». La suite donc lors du vote du budget.

En marge du conseil, deux collectifs d’habitants se sont retrouvés par hasard à manifester le même soir, devant la salle des fêtes de Gargenville.

En marge du conseil, deux collectifs d’habitants se sont retrouvés par hasard à manifester le même soir, devant la salle des fêtes de Gargenville, où se réunissaient les élus de la communauté urbaine de Grand Paris Seine et Oise.

Déjà présents en octobre dernier, les membres du collectif citoyen GPSEO ont de nouveau fait entendre leur voix pour dénoncer la « gestion financière de la communauté urbaine » et la hausse de 6 % de la taxe foncière votée en février l’année dernière. Cette hausse représente, selon eux, pour les propriétaires une dépense annuelle supplémentaire de « 300 à 500 euros pour certains. Ce n’est pas tenable ». À grand renfort de banderoles sur lesquelles on pouvait lire « GPSEO m’a tuer », le collectif citoyen a donc martelé son message à destination des élus « plus de charges et moins de services ».

Également présent, le Collectif pour la protection des riverains de l’autoroute A184 (Copra184), a profité de la tenue du conseil de GPSEO pour distribuer des tracts. « Cela fait trente ans que nous nous battons pour faire annuler ce projet de prolongement de l’A184, devenue entre temps l’A104, explique Christiane Paravy, la présidente du collectif. Nous avons rencontré le commissaire enquêteur, écrit au président de la République pour demander son annulation. Un sénateur a relayé nos questions auprès du gouvernement. Il en ressort que « […] le Gouvernement partage pleinement les recommandations du Conseil d’orientation des infrastructures concernant le prolongement de l’A104 entre Méry-sur-Oise et Orgeval. Conformément à ses recommandations, les études de l’opération n’ont donc pas été relancées. Le Gouvernement souhaite ainsi privilégier l’optimisation du réseau routier existant et le report des usagers vers les transports collectifs afin de répondre aux enjeux d’amélioration des conditions de circulation sur les axes structurants du nord-ouest de l’Île-de-France. » » Et la présidente de poursuivre : « C’est plutôt positif. Mais nous avons d’autres nuisances avec le projet du département des Yvelines de nouvelle liaison routière entre la RD30 à Achères et la RD190 à Carrières-sous-Poissy, via un nouveau pont sur la Seine, au-dessus de l’île de la Dérivation. L’enquête s’est terminée le 20 janvier. Nous attendons les conclusions pour fin février, début mars. Suivant les résultats, nous verrons quelles actions ­juridiques nous pourrons mener. »