Crédits photo : Lions FC de Magnanville
« Nous ne sommes pas que des footeux, il y a des humains sous les maillots », clame Nadia Naoui, vice-présidente et secrétaire générale du Lions FC de Magnanville. En janvier 2021, le district des Yvelines désire lancer une opération alliant solidarité et valeurs du football qui se déroulerait en dehors du cadre du club. Il s’associe donc au Resto du Cœur afin de lancer le programme « Cœur de Foot 78 ». Le but : organiser une collecte de denrées alimentaires et de produits d’hygiènes dans les nombreux clubs de ce territoire afin de les reverser aux plus démunis. Mais tout ce petit monde était un peu pressé par le temps comme le confie William Marissal, directeur de cette organisation footballistique : « Les actions des Restos du Cœur prennent tout leur sens pendant l’hiver et nous étions déjà en début d’année. Alors nous avons fait partir une salve de mails pour avertir les clubs. » 18 répondent présent et malgré ces conditions, plus de 2,5 tonnes sont collectées.
Cette nouvelle mouture a été beaucoup mieux ficelée puisqu’une personne en service civique a pris ce sujet à bras le corps. Grâce à la communication mise en place et au démarchage téléphonique, 40 associations sportives ont accepté le projet qui s’étalait cette fois-ci de la mi-décembre jusqu’à la mi-février. Déjà présent lors de la première édition, le FC Fontenay-le-Fleury a décidé de renouveler l’expérience. « Nous sommes très sensibles à tout ce qui touche les thématiques sociales » précise Marc Maloisel. Depuis son arrivée à la présidence du FCFF il y a deux ans, le trentenaire fait le pari de former des apprentis footballeurs et citoyens en organisant des sorties pour ses jeunes pousses autour de la culture, de l’écologie… Par ailleurs, il s’est aussi associé à la marque Alké Soccer dans le cadre d’Octobre Rose où, pour l’achat du maillot de la section féminine du club, une partie est reversée à une structure luttant contre le cancer du sein.
Même si personne ne rechigne à donner un paquet de pâtes ou de couches, Marc doit effectuer tout un travail de pédagogie auprès des enfants : « C’est vrai qu’ils ne connaissent pas les Resto du Cœur alors nous leur expliquons pourquoi et pour qui Cœur de Foot est destiné. ».
« Mardi, j’avais encore des jeunes qui me posaient des questions alors que je distribuais des flyers » renchérit Nadia Naoui. Sans les faire culpabiliser, elle leur explique que tout le monde n’a pas la chance d’avoir un toit sur sa tête, de pouvoir faire du sport et de manger, surtout que cela pourrait même concerner un de leur petit camarade. « La collecte répond aux valeurs de la solidarité, une des cinq valeurs essentielles que veut véhiculer la FFF », poursuit-elle. Et dans ce club nouvellement créé – il a fêté ses deux ans cette saison – Nadia a décidé de marquer le coup pour le dernier week-end de collecte avec l’installation d’un barnum et des animations afin de finir en beauté cette première participation.
Que les associations sportives collectent un carton ou une demie tonne, William Marissal assure que c’est l’intention qui compte : « Peu importe, même une opération qui ramène 40 kilos est à saluer. Le challenge est uniquement présent pour titiller la fibre compétitive. » En outre, l’opération rentre dans le Programme éducatif fédéral. Né en 2014 suite au désastre de Knysna et du camouflet de l’Euro 2012, il met à disposition plusieurs outils pédagogiques à destination des districts, des ligues et des clubs pour former les jeunes de 5 à 18 ans sur les règles de jeu mais aussi de vie. « Chez les petits c’est simplement faire correctement son sac de foot, au niveau des adolescents, nous axons plus sur la lutte contre la discrimination », détaille Nicolas Texier, conseiller technique départemental en charge du développement des pratiques.
Cœur de Foot 78 prend fin le 15 février et les clubs devront se rapprocher de leurs antennes locales les plus proches d’eux pour déposer les denrées collectées. Avec deux fois plus de participants pour ce millésime 2022, le district des Yvelines espère une augmentation proportionnelle du poids des dons reçus. Assurément ce programme sera relancé l’année prochaine et William Marissal n’a qu’un seul but : que les 110 structures sportives présentes sur le territoire finissent par s’engager.