Raphaël Cognet surpris en flagrant délit de catholicisme politique

Alors qu’aucune menace n’est avérée, le maire a demandé à la police municipale de veiller sur les entrées et sorties des église catholiques sans en faire de même pour les autres lieux de culte. 

Depuis son retour à la tête de la commune, le maire de Mantes-la-Jolie donne l’impression de pratiquer une forme de catholicisme politique particulièrement mal venue. Plus encore dans une ville ou les habitants des différentes religions vivent en parfaite harmonie. En clair, il utiliserait son mandat et les moyens municipaux pour accorder une attention toute particulière à la religion à laquelle il appartient lui-même. Le dernier exemple en date est tout à fait factuel.

Depuis le 1er novembre dernier, des instructions en provenance de son cabinet ont été données à la police municipale pour qu’elle soit systématiquement présente devant les lieux de culte catholique aux entrées et sorties des messes. Précisément le samedi à 18 heures pour Saint-Anne de Gassicourt et les dimanches, à 10 h 30 à la collégiale Notre-Dame et à 11 heures à l’église Saint-Jean Baptiste du Val-Fourré.

Un ex-fonctionnaire de police s’insurge d’une telle démarche : « Sur le plan de la sécurité, ce déploiement n’a aucun sens. Soit les services de Renseignements ont identifié un risque avéré pour la communauté catholique et dans ce cas, l’État aurait agi et ce n’est certainement pas le rôle de la police municipale qui n’est absolument pas dédiée à ce genre de mission que de les protéger. Nous possédons pour ça d’excellents professionnels dans la police nationale, tout comme dans la gendarmerie d’ailleurs. La seule explication plausible c’est que nous avons affaire à un maire qui fait de l’esbroufe et caresse son électorat catholique tout en instillant une forme de paranoïa ».

Raphaël Cognet n’a jamais nié être catholique pratiquant. C’est d’ailleurs son droit le plus élémentaire et il doit être scrupuleusement respecté.

En revanche, il est beaucoup plus discret sur sa proximité avec Sens Commun, une branche très conservatrice de l’église catholique. Notons au passage que si les instructions sont données à la police municipale par son cabinet, c’est peut-être parce qu’il est dirigé par Guy De Chergé, qui n’est autre que le neveu d’Hilaire de Crémieres, ancien responsable de l’Action Française, un groupuscule nationaliste et royaliste qui a des liens très étroits avec les catholiques les plus droitiers et conservateurs du pays.

Lui-même a des liens très anciens avec la tendance la plus conservatrice de l’église de France.

Est-ce une raison pour mettre la police municipale aux services des offices catholiques sans en faire autant pour les mosquées, le temple protestant et les églises évangéliques ?

Au maire de répondre non pas par des mots mais des actions concrètes !

La police municipale en sous-effectif

Avoir des ambitions c’est bien, en avoir les moyens c’est mieux. ! En faisant les yeux doux à la communauté catholique mantaise dont il prétend protéger les entrées et sorties de cultes, Raphaël Cognet oublie juste un détail qui n’en est pas un. La police municipale n’est pas suffisamment étoffée pour assurer les missions que l’élu veut lui confier. « La présence de la police municipale n’est pas systématique devant la Collégiale, témoigne un paroissien. Parfois elle est présente, d’autres fois elle ne l’est pas ».

Une situation qui n’a rien de surprenant. Ces dernières semaines, particulièrement la nuit, alors que l’unité est censée veiller sur la population 24 heures sur 24 et 365 jours par an, la police municipale n’est pas en capacité d’intervenir. « En fait, compte-tenu des formations, des arrêts-maladies et des postes non pourvus, il n’y a qu’un fonctionnaire qui répond au téléphone qu’il ne peut pas intervenir car il n’y a pas de patrouille opérationnelle ».