Dans les faits, une histoire banale. En juillet 2023, un ressortissant serbe est contrôlé par la Police dans une Alfa Romeo. Les hommes de loi avaient décidé de suivre ce véhicule lorsqu’ils l’avaient aperçu à la gare de Nézel-Aulnay aux alentours de 2 h du matin, notamment à cause de l’état du véhicule. Prise en filature sur une centaine de mètres, la voiture est sommée de s’arrêter mais décide de prendre la fuite lors d’un premier temps. Finalement les fonctionnaires d’État la rattrapent et voient 4 individus sortir de l’Alfa Romeo.
Si 3 personnes – d’origine roumaine d’après le prévenu – arrivent à s’échapper et n’ont toujours pas été retrouvées depuis, l’homme à la barre est immobilisé par les policiers. Ils notent que celui-ci ne dispose pas de permis de conduire ainsi que l’absence d’assurance pour la voiture stoppée.
C’est en contrôlant son identité que les choses se corsent. Le Serbe est connu des services de Police depuis les années 80 pour avoir utilisé 24 alias et eu 17 condamnations allant du simple vol à la tentative de viol en passant déjà par des conduites sans permis. L’homme avait d’ailleurs été expulsé en 1994 avec interdiction de retourner sur le sol français pendant 5 ans. Toutefois ce n’est pas tout.
Il avait été de nouveau reconduit à la frontière le 20 juillet avec également une interdiction de revenir. Sauf que lui nie ce dernier fait. Il déclare même avoir envoyé un courrier recommandé à la préfecture depuis la Serbie mais aucune trace de ladite lettre. Puis sa version des faits est floue : le soixantenaire avance avoir vu son beau-frère à Epône afin de récupérer des papiers pour un dossier administratif concernant son fils de 13 ans né lors d’une précédente relation. Sauf qu’il est incapable de donner l’adresse du beau-frère et l’enquête n’arrive pas à prouver l’existence de sa progéniture. Surtout, il avance qu’il ne conduisait pas l’Alfa Romeo et que c’était l’un des Roumains qui s’est enfui.
Le comportement du prévenu a aussi agacé les magistrats. Pendant les interrogatoires, il n’a jamais demandé le besoin d’avoir un interprète – arguant qu’il maîtrisait assez le français – mais a décidé de se présenter devant la justice avec. Son avocat demandait la relaxe au nom du bénéfice du doute – notamment en argumentant que jamais les policiers n’auraient pu reconnaître son client à 2 h du matin dans l’habitacle du véhicule – la cour en a décidé autrement. Il passera les 18 prochains mois en prison puis sera expulsé de l’Hexagone avec une interdiction de territoire pour 10 ans.