Mézières-sur-Seine fête le football avec Daniel Bravo et Michel Moulin en guest-stars

La ville s’est mise à l’heure du football vendredi soir. La salle Arc-en-Ciel accueillait deux grands noms du monde du ballon rond en la personne de Michel Moulin, ancien directeur sportif de clubs professionnels, et de Daniel Bravo, ex-footballeur professionnel et commentateur sur beIn Sport. Petits comme grands ont alors pu échanger avec eux sur leur vision du football.

Vendredi soir la salle Arc-en-Ciel de Mézières-sur-Seine brillait de mille feux. Comme cadeau de vacances, Franck Fontaine, le maire Renaissance de la ville, a offert aux jeunes pousses du club de football local deux grands noms du monde du ballon rond : Michel Moulin, ancien directeur sportif de plusieurs clubs de foot et dirigeant du 10 Sport, et Daniel Bravo, ex-international français et commentateur sur beIn Sport. Et pour le Toulousain de naissance, revenir dans les terres yvelinoises lui rappelait les bons moments de sa carrière : alors qu’il était joueur du Paris Saint-Germain, il habitait Maule, en lieu et place du restaurant de Babette de Rozières.

Les deux hommes n’étaient pas seulement là pour les photos et se sont mis à la disposition du public pour répondre à tout type de question. Après un léger moment de flottement – dû à la timidité causée par l’aura des invités – les demandes ont commencé à fuser, ce qui a permis au « Petit Prince » de se confier sur les moments importants de sa carrière. Mais avant toute chose, les membres de l’équipe vétéran de l’AJSLM désiraient savoir quel était son club de cœur. « Après Nice, c’est le PSG. Comme je l’ai dit à 100 % PSG sur France Bleu dernièrement, j’ai passé 7 ans dans la Capitale alors qu’à l’OM, c’était seulement 1 an et je commençais à être cramé », a lâché Bravo avec le sourire. Une période marquée par son changement de poste, lui, l’ailier virevoltant, avait dû reculer d’un cran pour se retrouver milieu de terrain. Un replacement bénéfique dont il explique les raisons : « Avec Weah (ballon d’or 1995, ndlr), Ginola, c’était difficile d’être titulaire. En plus j’avais perdu confiance dans mes qualités de percussion alors à l’entraînement j’ai compensé avec de la combativité. Luis Fernandez, peu ravi du rendement de Paul Le Guen, me place à ce poste et c’est ce qui me permet de faire une fin de carrière réussie. »

Enfin parmi les souvenirs notables d’une carrière conclue à plus de 600 matchs professionnels, il avait une pensée émue pour sa pige d’un an à Parme. Dans un « calcio » au top niveau et un corps subissant les affres de la vieillesse, il avait pris énormément de plaisir à côtoyer Ravanelli, Cannavaro et Buffon. Et si ces noms ne signifient rien pour les plus jeunes, les quarantenaires avaient clairement des étoiles dans les yeux. Une étoile, c’est d’ailleurs son unique regret. Si Daniel Bravo peut se targuer d’avoir été champion d’Europe en 1984 avec Platini, Giresse et consort, il n’aura jamais eu la chance de disputer une coupe du monde, la faute à deux éliminations de suite des Bleus pour les ­Mondiaux de 1990 et 1994.

Au-delà de sa carrière, il voulait aussi célébrer le football amateur sans qui rien n’existerait : « Tous les joueurs qui réussissent viennent de petits clubs. Je n’oublierai pas ces moments-là. Par exemple avec la JS Cugnaux nous sommes montés jusqu’en cadets nationaux alors que nous n’étions qu’une ville de 10 000 habitants. » Des propos appuyés par Michel Moulin. L’homme de médias aimerait voir quelques changements dans le système existant. « Il faut remettre le plaisir au centre du projet. Il y a de plus en plus de débordements hors des terrains où nous voyons des parents s’énervant contre des décisions arbitrales ou de coaching. Ce n’est pas la Ligue des Champions ! Laissons les gamins s’amuser » déplore l’ancien candidat à la présidence de la Fédération française de football. Également laisser le temps au temps et ne pas voir un Warren Zaïre-Emery (plus jeune joueur à débuter un match à élimination directe en Champions League, ndlr) comme une généralité mais une exception. « Nous avons tous des rythmes de croissance différents et même pas 10 % des jeunes présents en centre de formation passent pro » rappelle le fondateur du 10 Sport.

Il a d’ailleurs lancé quelques idées pour insuffler ce nouvel élan au sein du football français comme la création d’un statut pour les bénévoles ou la gestion totale des arbitres par les districts. Il s’explique donc : « Ce sont les clubs qui payent les hommes en noir alors que cela devrait être l’instance locale. Elle devrait aussi les gérer car des clubs se font chiper leurs arbitres car ils sont une condition indispensable pour monter dans des catégories supérieures. » Et pour financer tout cela, rien de plus simple, utiliser le trésor de guerre de la 3F. Avant de retourner vaquer à leurs occupations habituelles, les deux hommes se sont vus remettre la médaille de la ville par Franck Fontaine qui a promis un dernier présent : « Normalement Warren Zaïre-Emery devrait nous envoyer un maillot dédicacé par l’effectif du PSG et faire une vidéo pour les jeunes de l’AJSLM. » Le football peut donc être beau malgré les ­polémiques actuelles…