Soupçon de racisme d’un professeur de l’IUT

Mardi, un blocus a été organisé devant l’IUT de Mantes-la-Jolie par une cinquantaine d’étudiants et SOS Racisme. Ils manifestaient après des soupçons d’agression physique et insultes racistes de la part d’un enseignant.

Le 14 février, une cinquantaine d’étudiants s’est amassée à l’entrée de l’IUT de Mantes-la-Jolie afin d’apposer des chaînes sur les grilles de l’établissement scolaire. Soutenus par l’association SOS Racisme et l’Union des étudiants des Yvelines (UEY), ils ont décidé de réaliser ce blocus suite à plusieurs incidents survenus dans leur établissement. Le premier date de la semaine dernière comme le relate Le Parisien.

Un élève aurait été propulsé contre une porte du rez-de-chaussée par un enseignant, qui l’aurait insulté et lui aurait balancé : « Bah alors, tu n’as pas d’amis ? C’est normal que tu n’aies pas d’amis. » Ce serait le deuxième acte d’une altercation commencée le jour de l’élection du dit étudiant en tant que délégué de sa classe. Le professeur incriminé aurait tenu des propos insultants devant ses camarades, notamment en leur posant la question « comment vous avez pu voter pour un sale arabe comme lui ». Un membre du corps enseignant souvent sujet aux insultes racistes. Dans son cours de maintenance industrielle, il aurait proféré « Étudiants musulmans, levez la main ! » après avoir donné un outil d’usinage nommé « queue-de-cochon » puis ajouté « je suis bien content d’avoir fait toucher une queue-de-cochon à des musulmans ».

Les organisations syndicales comme SOS Racisme réclament la mise à pied de l’enseignant à titre conservatoire et le lancement d’une commission disciplinaire. « L’enquête interne permettra de prendre toutes les mesures qui s’avéreraient nécessaires et adaptées à la situation », indique l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) dont dépend l’IUT. Dans un communiqué diffusé le jour même, « l’université agit dans l’intérêt de l’IUT et des étudiants. Tout étudiant ou personnel de l’IUT qui aurait été victime d’un délit dans son enceinte est appelé à porter plainte ».

Le jeudi, les étudiants de l’IUT écrivent un courrier au président de l’UVSQ dans lequel ils regrettent qu’il ne soit pas venu à leur rencontre durant leur manifestation et qu’il a préféré dépêcher sur place la direction générale des services de l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.

Finalement, le lendemain, l’université décide d’écrire un nouveau communiqué : « Le président de l’université, dans l’exercice de ses pouvoirs de police, a pris des mesures conservatoires, dont une mesure de suspension d’enseignements. Cette mesure est juridiquement fondée sur la nécessité de mettre fin à un trouble manifeste à l’ordre public et n’a pas pour objet de porter une appréciation sur le fond de l’affaire. »

La direction ajoute par ailleurs que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche a demandé l’intervention de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) afin de diligenter « une mission » dans l’établissement dans le but d’éclaircir toute cette affaire et de rapporter le calme au sein de l’IUT.