Crédits photo : Illustration / NON AU PONT D’ACHERES
C’est un dossier vieux de plusieurs années qui continue d’attiser les crispations en Vallée de Seine. Le fameux pont d’Achères, dont le projet a été relancé en 2009, doit répondre aux conditions de circulations jugées difficiles sur la boucle de Chanteloup-les-Vignes, en reliant Achères et Carrières-sous-Poissy. Un projet d’ampleur, porté par le Département, qui doit également permettre la création de nouvelles voies et l’élargissement de certaines déjà existantes, pour un coût total de 120 millions d’euros.
Malgré les nombreuses oppositions au projet, celui-ci a une nouvelle fois été voté en conseil départemental le vendredi 17 février dernier. Une date de démarrage des travaux a même été avancée : c’est à la fin de l’année 2023 que devrait être posée la première pierre de la liaison entre la RD190 et la RD30. Le Département des Yvelines avance même une durée prévisionnelle du chantier de 4 ans.
Une nouvelle qui ne surprend pas Denis Millet, président du collectif « Non au pont d’Achères », qui se mobilise contre le projet depuis son annonce. « Chaque année, ils annoncent une date pour le début des travaux, ils mettent juste à jour le planning », s’amuse-t-il. Comme lui, de nombreux riverains ont témoigné de leur opposition à la construction d’un pont, en témoigne la forte mobilisation du 15 janvier dernier à Achères, où 200 personnes ont défilé en signe de protestation. En effet, la construction du pont impliquerait l’installation d’un pilier sur l’île de la Déviation. De quoi mettre en danger la biodiversité, ainsi que la tranquillité des riverains, jusque-là éloignés du trafic routier.
Une gronde à laquelle se sont joints bon nombre d’élus locaux, comme le maire de Carrières-sous-Poissy Eddie Aït, le maire d’Andrésy Lionel Wastl, ou la députée Renaissance Nadia Hai. Une enquête publique est actuellement en cours, avec un verdict du commissaire attendu dans les prochains jours. « On l’attend avec impatience, trépigne Denis Millet. Ce projet créera des problèmes en termes de sécurité des personnes mais aussi de dérèglement climatique. Il y a peut-être besoin de mettre des projets en place, mais au vu de l’évolution de la société et des modes de circulation, il faut réétudier le sujet, avec les associations, les élus locaux et la population. Car pour l’instant, ils cherchent à endiguer un problème qui n’existe pas, car le nombre de véhicules sur nos routes diminue d’année en année. » Les positions de chacun, radicalement éloignées, ne laissent pas entrevoir une issue rapide. La tant attendue décision du commissaire de l’enquête publique devrait permettre d’y voir plus clair avant, peut-être, un nouveau recours à la justice.