Complexe sportif du Val-Fourré : encore un coup de bluff de Cognet

Une annonce prématurée et mensongère pour le maire qui affirme dans son hebdomadaire ami, la construction d’un complexe sportif au Val-Fourré avec un coût sous-évalué et sans l’accord formel des partenaires financiers.

La lecture d’un hebdomadaire local payant nous confirme le travers désormais connu de tous : la fâcheuse habitude du maire de Mantes-la-Jolie à annoncer des projets dont il ne maîtrise presque aucun paramètre. Ni sur le plan technique et encore moins sur le plan financier. Bombant le torse dans le titre dévoué à sa cause, il laisse fuiter la sélection par la Ville de Mantes-la-Jolie l’attribution du marché pour la construction du futur complexe sportif du Val-Fourré à l’agence Engasser & associés, un cabinet parisien d’architectes qui exhibe pour l’occasion de jolis visuels mais qui ne sont que de jolis visuels.

Avec ses 5 500 m2 et son parking aérien, sur le papier ou à l’écran, l’équipement a fière allure. Il se dépeint comme « polyvalent et multifonctionnel ». Mais il ne s’agit pour le moment que d’un projet qui risque de connaître dans les prochains mois un véritable parcours du combattant avant d’accueillir ses premiers pratiquants. Bien présomptueux, Raphaël Cognet ne dément pas une livraison « toujours envisagée pour 2025 ». De quoi faire rire jaune les ­spécialistes.

« Comment une personne sérieuse et responsable peut-elle laisser dire ça ? Comme peut-elle en février 2023 laisser dire qu’une livraison est envisagée pour 2025 pour un équipement de cette taille, affirme un diplômé de l’Ecole spéciale des travaux publics. Je sais bien que les maires veulent parfois aller plus vite que la musique quand ils désirent un équipement sur leur commune mais tout de même, il y a des limites à la démagogie. C’est faire preuve d’un amateurisme flagrant qui ignore tout ou presque des délais techniques et administratifs ».

Autre sujet et non des moindres, le financement : l’hebdomadaire, voix fidèle et officieuse de la ville, annonce un coût de 10,1 millions d’euros. Une somme là encore annoncée à la légère : Les coûts de constructions ne cessent d’augmenter. Le prix du bois a explosé de 60 % ces deux dernières années, et ce futur équipement en est fortement utilisateur. Quant aux coûts de construction, ils ont subi une courbe ascendante comprise entre 15 % et 25 % depuis la crise de la COVID et l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Comment dans ces conditions le prix de 10,1 millions d’euros pourra-t-il être tenu ?

Plus grave encore, quelles collectivités accepteront-elles dans le contexte actuel de mettre la main à la poche pour financer un tel équipement dont les destinées sont conduites avec une légèreté coupable ? La ville avec des finances à marée basse ? La région Île-de-France ? Où est l’engagement pris par la collectivité présidée par Valérie Pécresse? Celui de la communauté urbaine GPSEO présidée par Cécile Zammit-Popescu ? Quid d’un engagement formel du Conseil départemental des Yvelines partenaire incontournable de l’opération, aussi bien sur le plan technique que financier ?

Si le terrain permettant d’accueillir le complexe pourrait être la parcelle occupée par l’ex-collège André-Chénier qui a fermé ses portes à l’été 2021, il reste à obtenir l’accord et le financement du Conseil départemental, propriétaire des lieux, pour sa démolition après son désamiantage. Si l’appel d’offres pour ces opérations a été lancé à l’été 2022, personne ne connaît encore la date de lancement des travaux. Ni s’ils auront lieu un jour.

Compte-tenu de l’amateurisme avec lequel est abordée la construction de ce complexe sportif, il ne serait pas surprenant que le Département « donne du temps au temps », façon de rappeler à Raphaël Cognet que la conduite de tels projets n’est pas une aventure solitaire et qu’il ne peut pas passer son temps à tirer la couverture à lui alors que Conseil départemental, Région et Communauté urbaine sont des partenaires ­indispensables.

Et comme si la première phase ne suffisait pas, une annonce démagogique n’arrivant jamais seule, l’hebdomadaire dirigé jusqu’à l’été dernier par celle qui est aujourd’hui directrice-adjointe de la communication de la ville annonce sans l’ombre d’une hésitation que « Le second bâtiment, attenant, sera de taille plus modeste (environ 1 800 m2 de surface de plancher) ». Là encore se posent les mêmes questions. Avec quels ­partenaires ? avec quels ­financements ?