Éborgné alors qu’il s’interpose lors d’une rixe, un conducteur de bus doit changer de métier

Le 11 février, le conducteur d’un Noctilien décide de s’interposer entre deux passagers en train de se disputer. L’homme de 32 ans finit par prendre un coup de poing au visage qui lui a fait perdre l’usage de son œil gauche.

Dans la nuit du 11 février, les policiers du commissariat de Mantes-la-Jolie interviennent dans la gare routière de la commune pour une rixe éclatée dans un bus « Noctilien ». Sur place, un machiniste explique aux forces de l’Ordre qu’un violent différend avait éclaté entre deux ­passagers.

Le premier, un sans-domicile-fixe – reproche au second de lui avoir dérobé son téléphone portable après l’avoir surpris en train de fouiller ses affaires. Celui-ci a alors assené un coup de bouteille de whisky sur le crâne du SDF. Voyant la situation dégénérer, le médiateur de la ligne se trouvant à bord s’interpose et il reçoit, à son tour, un violent coup de poing au visage par le prétendu voleur qui parvient ensuite à prendre la fuite. Les enquêteurs débutaient leurs investigations et le déroulé des faits était rapidement confirmé par l’exploitation du système vidéo embarqué.

La blessure occasionnée par le coup de poing porté à l’œil gauche du conducteur de 32 ans provoque de graves répercussions puisque ce globe oculaire avait récemment subi une greffe cornéenne : une ITT définitive était délivrée avec demande d’expertise ophtalmologique et par la suite, la médecine du travail a reconnu une « inaptitude totale » avec ouverture du « statut de travailleur handicapé ». Par ailleurs, une ITT psychologique de 15 jours est également prescrite.

Si l’exploitation technique et scientifique réalisée sur la bouteille de whisky appréhendée s’avère infructueuse, le système de reconnaissance faciale menait à l’identification de l’auteur des faits, un ressortissant étranger déjà connu des services et sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français notifiée fin octobre 2020. Ce dernier a ensuite été formellement identifié par les deux victimes grâce à des photos. Il a été appréhendé le 21 février 2022 à 6 h du matin par les policiers à son domicile puis placé tout de suite en garde à vue.

Lors de son audition, le prévenu a nié les faits malgré les éléments à charge indiscutables. Et à l’issue de la mesure de garde à vue, l’intéressé était déféré au TJ Versailles et écopait d’une peine d’emprisonnement de 18 mois, dont 8 avec sursis, avec aménagement de la peine.