Aux bons amis les bonnes affaires ? Lors du conseil municipal du 13 février dernier, la majorité municipale a décidé de vendre à Monsieur et Madame Jungers, des pharmaciens bien connus des Mantais, un immeuble propriété de la ville situé 2 rue Léon-Marie Cesne pour un montant de 265 000 euros. Un immeuble acheté par lots par la ville au fil du temps afin d’en éviter l’acquisition par des marchands de sommeil pour un total de 478 000 euros Un site aujourd’hui muré d’une surface au sol de 128 m2 qui englobe 6 appartements que le couple se propose de réhabiliter « dans le respect du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal et du permis de louer » nous dit la délibération. Mais peut-il faire autrement ?
La même délibération précise que ce prix est conforme au prix des Domaines. Conforme au prix des Domaines ? Pas exactement. Les élus de la majorité sont visiblement fâchés avec les chiffres : Dans le document d’évaluation signé par l’inspecteur des finances publiques, le prix est fixé à 295 000 euros soit 30 000 euros de plus que ce que le couple Jungers s’apprête à débourser.
Rien d’illégal toutefois puisque la loi prévoit que la vente peut se faire au maximum à un prix inférieur au maximum de 15 % mais peut aussi être vendu…plus cher.
Sauf qu’il fallait être informé en amont que ce bien communal était à vendre pour pouvoir se porter acquéreur et visiblement, la ville n’a pas fait pléthore de publicité autour de cette vente si bien que d’autres acheteurs n’ont pas eu le loisir de se manifester. La minoration du prix de vente à ce couple peut interroger à bien des égards.
Premier exemple : La délibération votée comme un seul homme par la majorité municipale pose déjà question. Elle n’indique nulle part pourquoi le prix des Domaines est minoré. Ce qui aurait pu être le cas.
Deuxième exemple : Avant de démissionner en janvier 2022 puis de revenir aux affaires en mai dernier, Raphaël Cognet estimait, en accord avec sa majorité de l’époque, qu’aucun bien appartenant à la ville de Mantes-la-Jolie pouvait être vendu à un prix inférieur à l’évaluation des Domaines.
Pourquoi donc aujourd’hui ce changement de doctrine alors que Jean-Luc Santini, adjoint au maire en charge de l’urbanisme, avait reçu le couple Jungers qui souhaite se porter acquéreur du lot. Et que par cohérence avec la politique qui avait alors cours sous la présidence de Raphaël Cognet, il leur avait signifié que le prix serait celui des Domaines. Pourquoi les Jungers sont-ils revenus à la charge ?
Ils ont attendu pour faire ce qu’on peut considérer comme une bonne affaire que Raphaël Cognet soit de retour, eux qui n’ont jamais caché leur proximité avec lui, notamment pendant les turbulences politiques qui ont eu lieu d’octobre 2021 à mai 2022.
Il n’y a bien entendu que les esprits chagrins qui peuvent y voir un retour d’ascenseur à un couple qui a publiquement manifesté son hostilité envers l’ancienne majorité et manifesté bruyamment son soutien à l’actuelle majorité, notamment lors du défilé de la Foire aux Oignons de 2021 et en mairie le soir de l’élection municipale en sifflant les résultats de l’équipe vaincue.
Grâce à ce qu’on peut considérer comme « un petit arrangement entre amis », un couple de pharmaciens va se lancer dans une autre forme de commerce : l’immobilier.
Avec des qualités évidentes de négociateurs hors pair.
Par sûr qu’à tous ces fidèles qui se fréquentent assidument à la paroisse catholique, on donne le Bon Dieu sans confession…